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Il y a du grognard en lui. Du panache sous la mitraille. Une espèce de dévouement grandiose. Un sentiment du devoir. À cette barre, Thierry Herzog vacille mais tient sa ligne. Celui qu’il défend, au risque de se perdre lui-même, est assis à ses côtés, sur le banc des prévenus, et l’écoute les bras croisés. Thierry Herzog, c’est simple, endosse. Il prend sur lui. Il encaisse. Il assume une forme de reconnaissance de faute en deux temps. D’abord, il avoue avoir « surinterprété » les propos de Gilbert Azibert. Dur pour l’avocat pénaliste réputé qu’il est d’assumer de ne pas avoir bien compris les indications judiciaires de l’avocat général Gilbert Azibert concernant le fonctionnement de la Cour de cassation.
C’est la première erreur confessée par Me Herzog à la barre de la Cour d’appel, pour la première fois depuis le déclenchement de l’affaire Bismuth, en 2014 : « J’ai surinterprété ce qu’il m’a dit et mal compris certaines choses », dit-il, la voix claire. Ensuite, deuxième erreur, Thierry Herzog admet avoir « enjolivé » ce que lui disait Azibert auprès de celui qu’il appelle toujours « le président Sarkozy », dans l’unique but de le « rassurer ». « Les avocats ont aussi ce rôle de rassurer le client, et de lui faire apparaître la vie un peu plus radieuse qu’elle n’est », s’excuse l’avocat à la barre de la Cour d’appel. Toute l’affaire Bismuth ne serait donc que ça… Une forme de grand malentendu à trois concernant la procédure initiée par Nicolas Sarkozy auprès de la Cour de cassation pour récupérer ses agendas présidentiels. D’un côté Azibert, haut magistrat, parfois confus dans ses indications sur le déroulé du dossier, et mal compris de l’avocat du président, désireux quoi qu’il en soit de n’apporter que des bonnes nouvelles à son illustre client… « Je suis quelqu’un de gentil », répète Thierry Herzog à plusieurs reprises. Voilà pour les grandes lignes, l’impression générale, destinée à se voir de loin comme un tableau impressionniste. Mais de près, en prenant les étapes du dossier en détail, tout reste flou.
Première incompréhension, le fameux poste à Monaco. À cette même barre, vendredi, Gilbert Azibert a juré qu’il n’avait jamais été candidat à un poste de conseiller d’État au sein de la principauté et qu’il n’avait jamais rien demandé à son ami Herzog. Sur les écoutes Bismuth pourtant, Thierry Herzog assure le contraire et demande à plusieurs reprises à Nicolas Sarkozy, d’appuyer sa candidature. Comment imaginer que l’avocat envoie l’ancien président décrocher un poste pour quelqu’un qui ne le solliciterait pas… Au risque d’être ridicule.
Par Laurent Valdiguié
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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne