"Nous ne sommes absolument pas passionnés par les mêmes … – Var-matin

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Romain et Thomas Callen sont tous deux avocats: l’un au barreau de Toulon, l’autre de Marseille. Ils ont des clients très différents mais défendent la même idée de leur métier.
L’un est impétueux. L’autre est plutôt calme. L’un vit à Toulon; l’autre fait sa carrière à Marseille. Tous deux sont avocats et frères dans la vie. Mais n’ont pas le même avis sur tout. Loin s’en faut. Thomas Callen a 36 ans et a prêté serment au barreau de Marseille il y a dix ans.
 « Mais j’ai fait mon droit à Toulon d’où est originaire ma famille, raconte-t-il. En revanche, pour le concours d’avocat, je l’ai passé à Aix car mon frère Romain était membre du jury à Toulon. Je ne voulais pas qu’on puisse dire que j’aurais pu être favorisé. »
Aix ou Toulon, qu’importe: Thomas a décroché du premier coup son entrée dans la profession. Comme son frère dix ans auparavant.
Pourquoi ces deux-là ont-ils embrassé la même profession? « Rien n’était prémédité », assurent-ils.
« Nos parents ne sont absolument pas dans ce milieu. Cependant, ça tombait bien: nous ne sommes absolument pas passionnés par les mêmes spécialités. J’aime le droit public, le droit des collectivités, alors que Romain a très vite adoré le droit pénal. Je plaide souvent devant le tribunal administratif alors que mon frère est un habitué du tribunal correctionnel. Je suis la plupart du temps face à des juges en costume; lui face à des magistrats en robe. Nous n’avons pas la même clientèle. Ainsi, on ne se marche pas dessus. C’est très bien comme ça! », avoue Thomas Callen dans un sourire.
À côté de lui, Romain Callen observe: âgé de 44 ans aujourd’hui, il a été, en 2002, le plus jeune avocat du barreau de Toulon.
« J’ai fait mes armes au cabinet de Jean-Pierre Servel, mon mentor dans le métier. » Comment lui est venue la vocation? « En entendant plaider Alain Molla, un grand pénaliste dans un dossier d’assises à Aix. Et puis j’ai toujours aimé la part de jeu d’acteur dans notre métier. J’aime la scène… Quand je mets ma robe, je ne suis plus le même! « 
Tout l’inverse de son frère Thomas qui préfère la discrétion des audiences administratives au climat plus feutré. Mais cela ne l’empêche pas de « mordre » et d’avoir des clients très médiatiques.
On l’a vu plaider pour l’Olympique de Marseille dans des dossiers complexes. On le connaît aussi pour être le représentant de communes qui comptent dans le Var: Bormes, Bandol… Ou défendre des élus de l’opposition, notamment ceux de Sanary, dans un procès qui s’est soldé par la chute du maire « historique » Ferdinand Bernhard.
Les deux frangins ont huit ans d’écart mais partagent une même foi en la justice: « Nous avons le même sens du combat en faveur d’une justice équitable pour tous, même si son quotidien est difficile. »
Enfin, musicalement, les deux frères sont aux antipodes: Thomas a grandi avec Bob Dylan dans les oreilles quand Romain assume son goût pour Abba. Ils se rejoignent toutefois sur le cinéma: les films de fantastique qu’ils s’échangent et le cinéma d’horreur.
Ah, si, une dernière différence à noter: si Romain Callen explique que son métier est de défendre tout le monde – sans distinction – Thomas se réserve le droit de dire non parfois: « Jamais je ne pourrais être l’avocat de quelqu’un du Rassemblement national. » « Moi si. C’est le job », rétorque son frère. Vaste débat…
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