Année plutôt symbolique pour Me Cathy Garbez, qui fête ses vingt ans de carrière et a pris, le 1er janvier dernier, ses fonctions en tant que bâtonnier du barreau de Mont-de-Marsan.
Fille de gendarme, celle qui préfère qu’on l’appelle « Madame le Bâtonnier » se souvient avoir toujours voulu porter la robe noire. « Quand j’étais en troisième dans le Pas…
Fille de gendarme, celle qui préfère qu’on l’appelle « Madame le Bâtonnier » se souvient avoir toujours voulu porter la robe noire. « Quand j’étais en troisième dans le Pas-de-Calais, par les fenêtres de ma classe, j’avais vue sur le tribunal et les avocats qui plaidaient. Cela m’a toujours fascinée. » Après la fac de Lille, Cathy Garbez fait l’école des avocats de Bordeaux et prête serment en 2002. Elle rejoint les Landes pour « des raisons personnelles. »
À Mont-de-Marsan, elle succède à Me Catherine Mattioli-Dumont, porte-voix des robes noires pendant deux ans. « Je tiens à lui rendre hommage, car elle a d’abord eu à gérer la grève des avocats, un mouvement national très suivi à Mont-de-Marsan. Puis, elle a enchaîné avec le premier confinement et les suivants. Je sais qu’elle s’est beaucoup démenée pour qu’on puisse continuer à exercer. Elle était sans cesse à faire le lien entre les chefs de juridictions et nous. Grâce à elle, nous avons pu mettre en place un certain nombre de process et trouver rapidement une solution. Ce n’est pas le cas dans tous les barreaux de France. »
« Même si le pire est passé », Cathy Garbez, 45 ans, compte bien pérenniser tout le travail fourni. « Sous couvert de la loi de simplification de la justice, nous sommes soumis à beaucoup de procédures. Avec les confinements, nous avons dû changer nos habitudes et nous avons évolué dans le bon sens. Le barreau doit continuer de profiter de ce bénéfice. »
Spécialisée dans le droit de la famille et à la tête d’un cabinet 100 % féminin – une collaboratrice et une secrétaire – Cathy Garbez entend, pendant les deux prochaines années, « recréer du lien. Nous avons des relations régulières avec le tribunal mais, après deux ans d’une succession de confinements, je pense qu’il y a des choses à remettre en place. Je tiens à ce qu’on arrive à dialoguer plus encore autour des process et des conventions pour faciliter la vie de chacun et qu’on collabore dans les conditions les plus sereines. Mon but est de montrer aux magistrats qu’on peut être force de proposition et qu’on n’est pas toujours là pour contester. » Parmi les premiers dossiers, la mise en place d’une concertation avec la juridiction pour le pôle civil et la facilitation des échanges.
Cathy Garbez le sait : avec le retour à la vie normale et après les élections, la question de la réforme des retraites va revenir sur la table. Tout avait été suspendu avec la crise sanitaire, mais le problème reste intact. « Si l’année 2020 a été plus compliquée pour les confrères et moi-même, je ne connais aucun avocat en difficulté ou qui ait cessé d’exercer. »