Marc Bailly à Paris le 21 juillet. (Rémy Artiges/Libération)
Du célèbre camping des Flots bleus, il ne reste que quelques pins égarés, et de maigres îlots de sable affranchis du noir de la suie. Le 18 juillet, l’impitoyable feu de La Teste-de-Buch (Gironde), parti accidentellement d’une voiture, a rasé l’emplacement 17, celui monopolisé chaque été par l’irascible Claude Brasseur, aka Jacky Pic dans Camping, sorti en 2006. Hymne aux vacances populaires, le film a fait des Flots bleus une carte postale totémique de la France des chassés-croisés. Mais avant d’être le territoire de Franck Dubosc et de son homard gonflable, la pinède était le fief des Bailly. Des milliers d’internautes l’ont appris par hasard, émus par le tweet de Marc, 35 ans, petit-fils du fondateur : «Le camping des Flots bleus, c’est peut-être pour vous un film, pour moi, c’est le camping de la Dune [son nom d’origine, ndlr] et de mon enfance, celui créé par mon grand-père, il y a 50 ans, précurseur et à mille lieues d’imaginer, un jour, qu’il serait emporté par les flammes de nos excès.»
Deux jours plus tard, Marc Bailly reçoit Libé dans son cabinet d’avocats, ébranlé par la perte d’un paradis perdu. Surpris, aussi, par la viralité de son témoignage : «Je suis intimidé par l’ampleur des réactions. Peut-être que ça permet à beaucoup de réaliser qu’on peut perdre concrètement des choses en raison du changement climatique. Cet endroit, c’est comme un po
© Libé 2022
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