Blessé par une balle de la police le 1er décembre 2018, rue Solférino, Brahim Moussa est décédé un mois plus tard. Une reconstitution des faits a eu lieu ce lundi, de 6 h à 15 h 50, afin d’éclairer des éléments de l’enquête. Un important dispositif policier a verrouillé le périmètre.
La famille de Brahim Moussa, tout comme Alice Cohen-Sabban, Abderrahmane Hammouch et Benoît Cousin, ses avocats, la réclamaient depuis quatre ans. Ce lundi 5 décembre, le secteur Masséna-Solférino a été le théâtre d’une reconstitution judiciaire. Un rappel des faits survenus rue Solférino, le 1er décembre 2018. Cette nuit-là, un jeune Lillois de 25 ans reçoit une balle de la police. Il décédera un mois plus tard, le 1er janvier 2019.
Quatre ans plus tard, en ce lundi sombre, froid et pluvieux, la remise en place du possible décor du drame se déroule aux abords du magasin Match, rue Solférino. Un bus Transpole patiente le long du trottoir en contresens, face à deux véhicules. Ces derniers peuvent clairement représenter les voitures de Brahim Moussa et de la police. La famille du défunt est également présente.
D’après les éléments, le jour du tir, Brahim Moussa dépose une connaissance rue de Solférino. Au même moment, la police surveille une voiture de location signalée volée. Que se passe-t-il exactement pour que ce Fivois soit grièvement blessé quelques instants plus tard ? La Direction départementale de la sécurité publique évoquera un « coup de feu en légitime défense pour stopper le véhicule ». « Nous avons entendu parler de tout, évoquait l’une des tantes du défunt en janvier 2019. Qu’untel a foncé sur untel. Nous avons entendu tout et rien… »
« Y a-t-il eu un ou plusieurs coups de feu ? », interrogeait pour sa part un frère aîné. Après une première information judiciaire déclenchée pour recherche des causes de la mort, une autre sera ouverte pour homicide involontaire. En octobre 2020, le policier de la brigade anticriminalité auteur du tir sera placé sous le statut de témoin assisté. Son avocat, Emmanuel Riglaire, paraissant conforté dans sa position, salue maintenant le rendez-vous de ce lundi comme « une étape utile de l’enquête ». Il a toujours mis en avant la légitime défense.
Cette nouvelle étape de l’instruction a visiblement été consacrée à examiner les positions de chacun des quatre policiers, tireur compris, présents le 1er décembre 2018. Par où est entrée la balle dans le véhicule ? Par la fenêtre avant droit baissée, comme l’annoncent certains ? Commencée autour de six heures ce lundi matin, la reconstitution a pris fin à 15 h 50. « Il faut laisser le temps au juge d’instruction de tirer partie des enseignements de cette journée », relève Me Hammouch, pour la famille Moussa. Différents experts (balistique, accidentologie, médecine légale) étaient présents.
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