Une famille plongée dans la peur et l’expectative. Une plainte pour erreur médicale a été déposée contre le CHR de Metz-Thionville par les proches d’une patiente de 59 ans dans le coma depuis maintenant un an. Selon les plaignants, celle-ci aurait été victime d’un surdosage de médicaments à son arrivée aux urgences fin 2021, une erreur médicale qui serait à l’origine de son état actuel.
« Elle a eu des maux de tête, elle n’arrivait pas à dormir. On a décidé de l’emmener aux urgences et un médecin a décidé de la garder en observation contre l’avis de la famille », explique le fils de la patiente, resté anonyme, au micro de BFMTV. Quelques jours plus tard, la vie de la famille bascule.
La quinquagénaire tombe alors dans un coma dont elle n’est plus jamais sortie.
Pour la famille, le surdosage d’un médicament est bien à l’origine de cette situation. Une hypothèse confirmée par un dossier médical qu’ils se sont procuré et dans lequel le poids de leur mère est estimé à 90 kilos, alors qu’elle n’en faisait, au moment de son admission, que 63.
« Il y a un décalage de 30 kilos entre la prescription qui aurait dû être celle de cette femme, et la prescription qui lui a été donnée », martèle, auprès de BFMTV, l’avocat de la famille, Me Romain Ruiz.
Si la plainte a été déposée contre l’établissement pour erreur médicale, elle l’est également pour mauvais traitements. Dans une pétition mise en ligne fin 2022, la famille pointe en effet des traces retrouvées sur le visage de leur mère.
« Pendant ce temps, Maman est laissée baignant dans sa salive, sans rien pour prendre ses constantes, ni tensiomètre pour prendre son pouls. […] En plein été caniculaire, elle est privée d’eau pendant plusieurs jours, puis de nourriture. Nous avons également découvert son visage tuméfié, comme si on venait de lui mettre des coups jusqu’à lui couper le souffle », peut-on lire.
Dans cette même pétition, la famille de la patiente accuse le CHR de vouloir cesser ses soins et de faire pression afin de débrancher la patiente. « Inflexibles, insensibles face à notre détresse et notre souffrance, ils décident de mettre à exécution leur funeste dessein », contre l’avis de la famille, lit-on.
De plus, les proches affirment que depuis maintenant deux mois, ils ont interdiction de lui rendre visite. « Plusieurs incidents graves, portant parfois atteinte à l’intégrité des médecins, des soignants, ont conduit l’établissement, de façon exceptionnelle, à adopter des mesures légales de mise en sécurité de professionnels qui se sentaient menacés par la famille », argue-t-on du côté de l’hôpital, dans un communiqué publié mardi.
En réaction, l’établissement hospitalier a décidé de porter plainte pour diffamation. Sur le fond du dossier, le CHR affirme entendre « la peine de la famille confrontée à une situation douloureuse concernant l’état de santé de leur maman. »
Selon l’avocat de la famille, la patiente de 59 ans devrait finalement être transférée dans les jours à venir dans un nouvel établissement. Ces dernières semaines, la quasi-totalité des infirmiers et aides-soignants des urgences du CHR de Metz-Thionville ont été placés en arrêt-maladie en raison de leurs conditions de travail, entraînant le déclenchement du plan blanc.
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