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Entretien« Je ne serais pas arrivé là si… » Chaque semaine, « Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. A 88 ans, le célèbre pénaliste revient sur sa soif d’engagement.
Henri Leclerc est l’un des plus grands avocats de son temps. Militant infatigable, du Parti socialiste unifié (PSU) de Michel Rocard à la présidence de la Ligue des droits de l’homme, il a finalement raccroché sa robe après soixante-cinq ans de procès, dont beaucoup ont marqué le siècle.
Si mon père n’était pas rentré furieux, un soir d’octobre 1945, car Pierre Laval n’avait pas eu droit à un véritable procès. J’avais 11 ans, je le vois encore disant à ma mère : « Mais c’est scandaleux, ils ne l’ont même pas jugé, ils l’ont tué ce matin ! » J’avais entendu parler de Laval pendant la guerre, mon père vitupérait contre Vichy et la collaboration. Mais là, il était dans une colère noire, il répétait : « Son avocat n’a pas pu défendre, il s’est suicidé, ils lui ont lavé l’estomac. » Le procureur général a même fait un communiqué pour dire « les jours de M. Laval ne sont plus en danger », et ils l’ont traîné jusqu’au poteau d’exécution.
C’était la Libération, il y avait l’épuration et des exécutions sommaires, mais mes parents étaient contre la peine de mort, même à ce moment-là. J’ai été très marqué par cette histoire. Je ne serais peut-être pas devenu aussi hostile à la peine de mort si mes parents ne l’avaient pas été. Trois ans plus tard, mon père me donne le livre d’Albert Naud, l’avocat commis d’office de Laval. Il y racontait l’histoire de ce procès scandaleux et expliquait ce qu’était la procédure pénale. Ça a été mon premier contact avec le droit.
Non, je n’y ai pensé qu’assez tard, mais c’était dans ma tête, de façon inconsciente depuis très longtemps. Quand je lisais Les Trois Mousquetaires, j’étais indigné par la mort de Milady. Il faut dire que Dumas met le paquet, c’est une scène d’une angoisse et d’une violence inouïe. Milady est effectivement la méchante, mais la torture, les violences, la mauvaise justice, tout cela m’indignait. Le roman de Victor Hugo Le Dernier Jour d’un condamné m’a aussi vraiment secoué.
J’ai eu une enfance douce, tranquille, même si c’était la guerre. En 1939, j’avais 5 ans. Nous étions dans le village de mes grands-parents, près de Limoges, et nous devions aller à la mer, c’était la première fois pour moi. J’étais devant la grande pendule comtoise de la cuisine quand on a appris la déclaration de guerre, et brusquement, tout le monde s’est mis à pleurer.
Mon père était un ancien combattant de la guerre de 1914, il était inspecteur de l’enregistrement – une branche des impôts – et a été réquisitionné à Paris. Ma mère était femme au foyer, mais elle avait fait des études de droit. Mon père était un homme de gauche, très laïc, il n’était pas engagé directement dans la Résistance, mais il était très anti-Vichy, on écoutait Radio Londres tous les soirs avant de se coucher, je savais que c’était interdit, mais c’était passionnant. Bien sûr, on mangeait mal, mais je ne peux pas dire que j’ai souffert de la faim.
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