La défense dans la peau-Les grands entretiens de Daphné Roulier … – La Chaîne Parlementaire – Assemblée Nationale

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La justice, son sens, son essence et sa pratique sont sans cesse discutés et débattus. Loin de l’image figée d’une statue, notre époque montre que l’interprétation de la justice est mouvante et qu’elle doit parfois être elle-même protégée.
Daphné Roulier reçoit des ténors et des « ténoras » : des avocats de grands faits divers ou de grandes causes qui ont consacré leur carrière et leur vie à défendre.
Quelle conception ont-ils de leur rôle ? Quel rapport ont-ils avec leurs clients et leur conscience ? Quelles affaires ont marqué leur vie ? Quelle est la place des femmes pénalistes aujourd’hui ? Que pensent-ils des polémiques autour de la prescription et de la présomption d’innocence ?
Dans « Les Grands Entretiens » ces champions de l’art oratoire nous livrent leur idée du droit et de la justice et de la société qu’ils impliquent.
Daphné Roulier reçoit Henri Leclerc, avocat pénaliste et président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme.
Son enfance pendant la guerre, son choc de l’épuration, ses débuts de carrière aux côtés de l’avocat Albert Naud, les affaires marquantes d’Omar Raddad ou de Pierre Overney, Henri Leclerc revient sur son immense carrière. Cet incontournable avocat et militant des droits de l’homme se confie sur l’art d’une bonne plaidoirie. Se méfier de l’éloquence, bien placer sa voix pour convaincre, mais avant tout être profondément imprégné de ce que l’on défend. Cet entretien est aussi l’occasion pour Henri Leclerc de mettre en garde contre une nouvelle tendance à privilégier la voie médiatique à la voie judiciaire, au risque d’affaiblir l’institution judiciaire et de détruire injustement des hommes.
Daphné Roulier reçoit Julia Minkowski pour parler de l’essor des femmes pénalistes dans un prétoire autrefois exclusivement réservé aux hommes.
Du rôle de son mentor et associé Hervé Temime à la fondation du Club des femmes pénalistes, Julia Minkowski revient sur les origines de son engagement à faire valoir la qualité des femmes avocates pénalistes. Celle qui estime que « lorsqu’on enfile la robe il n’est plus question de genre » aborde la singularité des plaidoiries des femmes, qui ont su apprendre à compenser une voix portant moins que celle des hommes. Cet entretien est aussi l’occasion pour l’avocate de présenter sa manière de travailler : privilégier des plaidoiries naturelles et sincères, savoir déjouer le traque, mais également réussir à concilier un engagement féministe avec la défense d’hommes poursuivis pour des infractions à caractère sexuel.
Daphné Roulier reçoit l’avocate Marie Dosé, qui alerte sur l’évolution récente de la justice pénale en France.
Contrainte par la maladie de renoncer à sa passion pour la musique, Marie Dosé présente sa destinée de pénaliste comme « un accident de parcours ». C’est en assistant par hasard à une plaidoirie du grand avocat Henri Leclerc à Nancy, qui lui fait l’effet d’un concerto, que naît sa vocation pour la défense. Depuis, c’est une relation absolue que Marie Dosé entretient avec son métier, jamais lasse de visiter les prisons d’Île-de-France en RER.
Distinguée par ses prises de position déterminées sur des sujets clivants comme le sort des enfants détenus en Syrie ou l’importance de la prescription, elle dénonce au cours de cet entretien la montée d’un « populisme pénal » qui valorise « l’identité victimaire » et empêche de dissocier justice et vengeance. Regrettant que la vérité judiciaire devienne une vérité parmi d’autres, Marie Dosé en appelle au courage de tous pour résister à ce glissement.
Daphné Roulier reçoit l’avocat Hervé Temime.
Toujours convaincu d’exercer le plus beau métier du monde, Hervé Temime revient dans cet entretien sur sa carrière et le sens de sa profession. Il y dévoile aussi le fil rouge de son existence, le secret, depuis de graves confidences recueillies très jeune à son attachement viscéral au secret professionnel entre l’avocat et son client.
Une sensibilité à l’injustice depuis l’enfance, l’envie et l’ambition, la détestation de la défaite, Hervé Temime tente d’analyser ce qui a guidé son parcours, entre anecdotes insolites et confidences.
Également interrogé sur les rapports qu’entretiennent les médias et la justice, il regrette une mise à mal de la présomption d’innocence par le tribunal médiatique de l’opinion publique.
Daphné Roulier reçoit l’avocat Thierry Moser, qui, après 47 ans de carrière, raconte les affaires qui ont marqué sa vie.
Avocat des époux Villemin dans l’affaire de l’assassinat de leur fils Grégory, il décrit la relation de confiance et d’amitié tissée avec eux, mais également les grands moments de désespoir provoqués par cette affaire. Scandalisé par l’inertie judiciaire, les débordements de certains médias et le traitement infligé à Christine Villemin à l’époque, Thierry Moser assure savoir « qui a fait quoi et comment » et nourrit encore l’espoir que certaines langues se délient.
S’il n’estime pas impossible un nouveau naufrage judiciaire en France, il se réjouit des progrès effectués dans la méthodologie des dossiers criminels, d’une responsabilisation de la presse, et d’une prise de conscience dans l’importance de protéger la présomption d’innocence.
Menant inévitablement une réflexion sur la nature humaine en plaidant du côté des parties civiles dans des affaires qu’il qualifie d’« insupportables » comme celles de Francis Heaulme ou de Michel Fourniret, l’avocat et croyant Thierry Moser se dit toujours très troublé par la coexistence du bien et du mal chez certains criminels et l’ambivalence de l’être humain.
 
Daphné Roulier reçoit l’avocat Serge Klarsfeld, combattant infatigable pour la vérité historique, qui a dédié sa vie à la traque des anciens nazis. Menant un travail acharné d’historien et de juriste, il a su ouvrir les archives officielles et écrire l’histoire de la solution finale en France.
Au cours de cet entretien, Serge Klarsfeld raconte les moments décisifs de son histoire personnelle. L’arrestation de son père en 1943, sa première visite à Auschwitz-Birkenau, l’expulsion de Klaus Barbie de Colombie, mais également son obstination dans les affaires Papon, Touvier, Bousquet ou encore Leguay.
S’il ne formule pas d’inquiétude concernant l’avenir de la mémoire du génocide juif, il insiste sur le rôle clé du politique dans l’évolution de l’antisémitisme.
C’est aussi un hommage à sa femme Beate Klarsfeld que rend ici Serge Klarsfeld. Protestante allemande, fille d’un membre de la Wehrmacht, et, elle aussi, actrice essentielle dans la défense de la mémoire des victimes de la Shoah.
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