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Après deux semaines de procès en appel à Carcassonne, Daniel Malgouyres a été acquitté pour le home-jacking mortel au jardin de Saint-Adrien de Servian en octobre 2017. Mais il est condamné à 15 ans de prison pour le meurtre d’un des deux cambrioleurs. Il plaidait la légitime défense.
Après deux semaines de procès en appel à Carcassonne et cinq heures de délibérations, Daniel Malgouyres a été acquitté lundi soir pour le home-jacking mortel au jardin de Saint-Adrien de Servian (Hérault), le soir du 5 octobre 2017, mais il a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un des deux cambrioleurs.
En première instance à Montpellier, la cour d’assises l’avait condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour avoir commandité le faux cambriolage au dépens de Françoise Malgouyres, son épouse, et pour le meurtre de David Viers, un Perpignanais de 43 ans
Dans la matinée, devant les jurés de la cour d’assises de l’Aude, l’avocat général avait requis 20 ans. Selon Georges Guttierez, Daniel Malgouyres était tellement attaché à son jardin qu’il voulait en faire partir sa femme pour le garder pour lui tout seul, d’autant que le couple « était au bord de la rupture » et que Daniel Malgouyres préparait une nouvelle vie avec sa maîtresse. Alors, pour faire déguerpir Françoise Malgouyres, « il fallait la terroriser en organisant un faux cambriolage. Une farce grotesque, une farce dramatique mais une farce quand même ».
Concernant la mort du cambrioleur, il s’agit bien d’un meurtre pour l’avocat général. « la légitime défense n’est pas un permis de tuer, elle est encadrée, elle obéit à des règles très précises qui ne sont pas réunies. »
Les avocats de la défense de leur côté ont une nouvelle fois plaidé l’acquittement. Maître Jean-Marc Darrigade, tout d’abord, s’est attaché à démonter la thèse selon laquelle Daniel Malgouyres aurait commandité son propre cambriolage. Il a rappelé qu’il n’y a aucune preuve matérielle de sa culpabilité, « pas un seul élément ». « Vous supposez, vous imaginez, vous extrapolez ! » a-t-il lancé à l’avocat général.
La meilleure preuve de l’innocence de son client selon lui, « c’est la fausseté des informations mises à la disposition des cambrioleurs ». Des informations que détenait Richard Llop. Vu depuis le banc de la défense, c’est bien Richard Llop, « traître parmi les traîtres » qui a tout organisé, « c’est lui le maître d’œuvre ». À Montpellier, le Gardois de 56 ans a écopé de 8 ans de réclusion criminelle, il n’avait pas fait appel.
Me Darrigade a également balayé le mobile invoqué par l’accusation en rappelant que moins d’un mois avant le braquage, chez le notaire, Daniel Malgouyres avait cédé la moitié du jardin à sa femme.
Dans la foulée, Me Cyril Malgras a plaidé la légitime défense. « En plein milieu de la nuit, chez lui, il s’est retrouvé face à deux hommes en noir, cagoulés, armés ». Des hommes violents dit-il qui ont menacé de mort les Malgouyres.
Même si après coup, on sait que David Viers n’avait pas d’arme quand il a été abattu d’un coup de fusil, « est-ce que Daniel Malgouyres pouvait raisonnablement penser qu’il en avait une au moment où il tire ? La réponse est oui ». Mais sur ce point donc, la défense n’a pas été entendue.
Comme lors du premier procès en 2021, Daniel Malgouyres n’a cessé de clamer son innocence. A l’issue des plaidoiries, il a eu droit à la parole une dernière fois. « Je veux dire que je suis totalement innocent. Je suis en prison depuis six ans, ma famille est déchirée. C’est vrai que j’ai accusé la terre entière, accusé mon fils, ma femme. Je le regrette »
« Si vous m’acquittez, j’irai vivre chez ma sœur. On attendra le printemps que le jardin soit beau, on le vendra, on vendra notre rêve, on partagera équitablement et on partira chacun de son côté »
« Si vous me condamnez, je sortirai pour aller dans un EHPAD. Mais j’irai pas dans un EHPAD. Si vous me condamnez, vous me condamnez à mort« .
Après l’énoncé du verdict, Françoise Malgouyres convaincue que son mari avait été capable d’organiser un faux cambriolage a préféré ne pas faire de commentaire sur la décision qui venait d’être rendue.
Lors du premier procès Richard Llop, propriétaire d’un centre équestre à Aubais (Gard), criblé de dettes, avait été reconnu coupable d’avoir participé à l’organisation du faux home-jacking en recrutant les deux cambrioleurs.
Celui qui a survécu, Richard Bruno avait été condamné à 7 ans de réclusion criminelle. Il avait réussi à prendre la fuite, le soir du 5 octobre 2017, avant d’être interpellé 12 jours plus tard, chez lui à Perpignan. Il n’avait pas fait appel non plus.
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