De la difficulté de défendre un criminel de guerre présumé – Heidi.news

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Arrogant, fantasque, tortueux. Au procès de l'ancien chef de guerre libérien, à Bellinzone, l'avocat de la défense a dû composer avec un client difficile. Cet article a été publié dans notre newsletter gratuite du soir, «Le Point fort». N'hésitez pas à vous inscrire
Le procès d’Alieu Kosiah est le premier cas de compétence universelle à être jugé en Suisse. Accusé de viol et d’avoir ordonné le meurtre de plusieurs civils, l’ancien chef de guerre libérien a été condamné l’an dernier à la peine maximale prévue par le droit suisse, soit 20 ans de prison. Il a fait appel, lequel est jugé au Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Une fois encore, son avocat, Me Dimitri Gianoli, n’a pas la partie facile.
Pourquoi c’est important. Créée en 2015, l’unité dédiée aux crimes de guerre du Ministère public de la Confédération (MPC) a subi de nombreux départs et remaniements. Ce procès est le premier d’une dizaine de cas liés à la compétence universelle dont plusieurs sont en attente de jugement, comme ceux de l’ancien premier ministre gambien Ousman Sonko et du général algérien Khaled Nezzar.
Le procès en appel d’Alieu Kosiah, 47 ans, en détention depuis novembre 2014, prend pour l’instant la même direction que lors des audiences de 2021. Son avocat commis d’office, le Neuchâtelois Dimitri Gianoli, établi à Saint-Imier (BE), n’a pas modifié sa stratégie et argumente toujours que son client n’était pas sur place au moment des exactions qui lui sont reprochées durant le premier conflit libérien (1989-1996).
«Depuis ma première rencontre avec Alieu Kosiah ses réponses sont les mêmes. Il m’a toujours dit qu’il n’avait rien à cacher et continue ainsi de se montrer confiant», explique Me Gianoli à la fin d’une audience à Bellinzone.
Cette stratégie, qui évite de discuter les faits et leur qualification, avait pourtant été mise en difficulté en première instance par plusieurs plaignants et même certains témoins de la défense.
Ainsi, un enfant-soldat, appelé à témoigner par Alieu Kosiah lui-même, avait contredit la version de son ancien chef de guerre, affirmant à plusieurs reprises qu’ils étaient ensemble lors de la prise de villes où des crimes lui sont reprochés.
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