Calvaire du petit Yanis: l'enfant doit-il venir témoigner ? «Tout peut … – La Voix du Nord

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Lundi s’est ouvert devant la cour d’assises du Nord à Douai le procès de quatre hommes et deux femmes accusés d’avoir torturé Yanis, deux ans au moment des faits, en décembre 2018 à Auberchicourt. Les cinq filles de Sébastien B. ont été entendues par la présidente. La cour se penche à présent sur les deux enfants Yanis, et son frère Ivan.
– Six personnes sont jugées depuis ce lundi matin devant la cour d’assises du Nord à Douai pour avoir torturé Yanis, alors âgé de deux ans, pendant dix jours en décembre 2018.


– Après avoir évoqué les personnalités de Kévin Dehaene et Jordan Dehaene mercredi, l’audience reprend ce jeudi avec les cinq filles de Sébastien B., Kelly*, bientôt 15 ans, Virginie*, 13 ans, Elisa*, 12 ans, Camélia*, 10 ans, et Lina*, 8 ans. L’après-midi est consacré à Yanis et son grand frère Ivan, 9 ans.
–  Qui sont les accusés ?
C’est la fin de ce direct, merci de l’avoir suivi.
17 h 54. L’audience est suspendue jusqu’à demain
« Je pense que c’est l’heure de suspendre les débats. »
L’audience rependra demain, vendredi.


17 h 49. Les photos de Yanis blessé
Les photos sont très dures à voir. Le visage est criblé de bleus. Les oreilles sont coupées.
Les photos des membres maintenant ... « J’invite les accusés à regarder », dit la présidente. Les pieds sont noirs. Le dos est marbré d’hématomes. Le sexe est noir aussi.
La photo de l’enfant, comme désarticulé sur son lit d’hôpital... pauvre enfant.
17 h 43. Christine P., visage d’adolescente
Christine P. maintenant. Visage d’adolescente elle aussi. Elle se ronge les ongles dans la deuxième audition, se passe la main dans les cheveux, tourne la tête à droite à gauche. Dans la dernière audition, elle a la tête basse, visage fermé.
Pour Audrey R., un seul extrait disponible. Elle semble engagée dans une conversation normale avec le policier.
La lumière revient brutalement dans la salle. Mais va s’éteindre à nouveau : on va voir les photos de Yanis. Blessé cette fois.
17 h 37. Kévin Dehaene, calme pendant son audition
Kévin Dehaene apparaît à son tour. On le voit parler calmement.
Jordan Dehaene, son frère, paraît vraiment tout jeune à l’écran. Un adolescent. Tête basse, c’est certainement celui qui est le plus affecté par sa situation en garde à vue. Il a l’air triste, vraiment.
17 h 27. Les auditions des suspects
On va maintenant voir quelques secondes du film des auditions des suspects en garde à vue. Comme c’était une procédure criminelle, ces auditions avaient été filmées. On baisse l’intensité de la lumière dans la salle. Ce n’est pas du cinéma mais la salle est presque dans le noir.
On y voit d’abord Sébastien B. bras croisés, l’air détaché au début de sa garde à vue. Dans la dernière audition, on le voit s’éponger le visage avec sa veste de survêtement.
Coraline Rousseaux à l’écran. Même attitude détachée au début de sa garde à vue (elle niait). Elle semble un peu plus affectée lors de la dernière audition.
17 h 15. « Mais ça fait très mal Madame ! »
Christine P. est interrogée sur cet épisode précis : « Je regrette, c’est parce que j’ai vu qu’il se masturbait. » « Mais ça fait très mal, Madame !, lâche la présidente. C’est comme si on vous pinçait les seins ! » La question est de savoir avec précision quand Christine P. a commencé à frapper ses enfants. L’accusée ne sait pas.
L’avocate générale pense que ça a commencé quand Jérémy, son compagnon, a été incarcéré début 2018. « Peut-être », répond Christine P.
17 h 06. « Maman, elle punit au mur et après j’ai mal à la tête »
La présidente lit l’audition d’Ivan, grand frère de Yanis, devant les policiers : « Maman, elle punit au mur et après j’ai mal à la tête. Elle donne des claques avec la main dans la tête et les fesses. (...) Maman, elle pince mon zizi. »
17 h. L’audience reprend
Le témoignage de son assistant familial semble avoir eu un effet : Yanis ne devrait finalement pas venir au procès.
16 h 39. L’audience est suspendue
16 h 24. Les photos de Yanis
Les photos de Yanis sont sur les écrans. On le voit chez son assistant familial. À table, à la plage, déguisé avec une perruque verte… Sur certaines photos, il porte la botte qui maintient sa jambe.
Les photos d’Ivan maintenant. On le voit avec Yanis pour ses trois ans. Les dernières photos datent de quelques mois jusqu’à quelques jours avant le calvaire de Yanis.
À partir du 6 décembre 2018, « on ne le voit plus », dit la présidente.
16 h 15. Un jour, tout ce qu’il a vécu va sortir
Un jour, tout ce que Yanis a vécu va sortir. « C’est nécessaire que ça sorte mais je préférerais que ce soit petit à petit  », dit son assistant familial.
On lui demande son avis sur la venue de Yanis au procès. L’assistant familial : «  Si on me demande de l’amener, je le ferai. » Et si c’était à lui que revenait la décision ? « Je dirais non. »
« J’ai peur de sa réaction, que tout sorte  », justifie l’assistant familial. « Il faudra bien que ça sorte un jour  », intervient la présidente.
16 h 05. Il a recommencé à sourire
Il a recommencé à sourire « au bout d’un an je dirais  », selon son assistant familial. Mais « il ne sait pas faire la différence entre le bien et le mal  ».
16 h. « Tout lui réapprendre »
Quand il est arrivé chez son assistant familial, Yanis ne mangeait que des biberons au chocolat et des chips. « Il a fallu lui réapprendre tout de A à Z. » Il y a cinq autres enfants au domicile du couple qui accueille Yanis.
15 h 52. « J’ai peur pour demain. Tout peut basculer. »
« Ça arrive parfois qu’il me regarde et qu’il fonce tout droit contre un mur. » L’assistant familial a « une grosse crainte » si Yanis vient au procès. « J’ai peur pour demain. Tout peut basculer. »
La présidente : « On s’adaptera. »
15 h 47. Pour Yanis, il n’y a a pas papa et maman
Ses dessins sont plutôt noirs. Son assistant familial : « Toutes les fêtes, les moments où il y a du monde, c’est très difficile pour lui. ». L’école, c’est aussi très compliqué.
Pour Yanis, il y a tonton et tata (le couple qui l’a accueilli). Pas papa et maman.
15 h 38. Yanis fait des petites phrases
L’assistant familial : « À table, il fallait qu’il ait exactement la même chose que moi dans l’assiette. »
Yanis commence à faire de petites phrases aujourd’hui. Il attend l’aval de l’adulte pour dire s’il a mal. Il a une forte intolérance à la frustration.
15 h 29. « Yanis ne sent pas la douleur »
« Yanis est un enfant qui ne sent pas le chaud, le froid, qui ne sent pas la douleur », dit l’assistant familial qui l’a accueilli après son hospitalisation.
15 h 21. « Il va avoir du mal à vivre »
La présidente se tourne vers les accusés : « Yanis est toujours vivant mais est-ce qu’il est vivant ? » Coraline : « Il va avoir du mal à vivre. »
La présidente : « Vous sortirez tous un jour de prison mais Yanis, n’est-il pas dans une prison à perpétuité ? »
La présidente s’adresse à Christine P., la mère de Yanis : « Pendant que votre fils passe à la casserole chez Sébastien, on va montrer ce que vous lui envoyez comme photo, à Sébastien. » Sur la photo, Christine P. pose en sous-vêtements…
15 h 14. Une liste impressionnante de thérapeutes
Yanis doit consulter un chirurgien, un psychologue, un podologue, un pédopsychiatre, un kiné, un orthophoniste… une liste impressionnante de thérapeutes pour un enfant de 6 ans.
Un jour, Yanis a tenté d’avaler un trombone. « On était trois professionnels autour de lui, ça s’est fait en une seconde. » Il faut toujours avoir un œil sur lui.
15 h 08. Sous anxiolytiques
Yanis doit être réopéré pour remettre en place sa jambe car les séquelles l’empêchent de courir convenablement.
Depuis les faits, Yanis est sous anxiolytiques.
15 h. Il est très attachant
La prise en charge de Yanis est très complexe car il est très attachant mais il fait beaucoup de crises, il se met en danger : « Ça demande une attention constante  »
14 h 40. Yanis et Ivan présents vendredi ?
Selon la présidente, « la cour et les jurés ont souhaité voir Yanis et Ivan  ». Ils devraient être là demain.
Yanis a peur de l’eau. Il s’est baigné dans une piscine pour la première fois cet été. Lors de la toilette, « il faut toujours lui dire que l’eau n’est ni trop chaude ni trop froide. »
14 h 37. « Yanis ne se souvient pas »
« Yanis ne se souvient pas et Ivan n’a que des flashs. »
Le rapport à la douleur est compliqué. « Yanis n’avait pas conscience du danger. Il peut courir, se cogner d’un coup et repartir tout de suite. On l’accompagne pour lui dire "t’as le droit d’avoir mal".  »
14 h 33. Les deux frères ne réclament pas leurs parents.
Yanis ne demande pas après ses parents, Ivan non plus. Aujourd’hui, les deux frères ne se voient qu’une heure par mois.
14 h 29. Ivan veut être policier
Ivan, 9 ans, le grand frère de Yanis, « veut être policier plus tard pour défendre les enfants des méchants  ». Ivan voudrait que toutes les journées soient identiques, il ne supporte pas l’imprévu : « Il se sent en insécurité.  »
14 h 27. Yanis « commence à entrer dans les apprentissages »
Yanis « commence à entrer dans les apprentissages  ». Il commence à faire des puzzles, il peut écouter une histoire. À l’école, quand il fait deux ou trois crises, « c’est une bonne journée  ».
14 h 23. « Yanis s’est mis en danger »
« Plusieurs fois, Yanis s’est mis en danger. » Son assistante familiale a dû retirer les ficelles des jouets car il se les mettait autour du cou. Il a encore d’importants troubles du comportement. « Il a énormément progressé mais il peut être imprévisible.  »
Yanis n’a remarché qu’après « un an et demi  ». Avant, il était en fauteuil roulant puis avec un plâtre.
14 h 13. « Yanis était régulièrement mutique, angoissé »
La cour se penche maintenant sur les deux enfants Yanis et Ivan. La référente sociale des deux garçons témoigne de leur placement. « Pendant plusieurs mois, Yanis était régulièrement mutique, angoissé, insécurisé. » « Yanis a dû réapprendre chaque acte de la vie quotidienne. Il mangeait avec ses mains, sentait les aliments, regardait ce que mangeait son voisin. Le moment de la toilette était aussi très compliqué. »
14 h 08. « Je regrette tout ce qui s’est passé »
Coraline Rousseaux : « Je regrette tout ce qui s’est passé. » La présidente la relance : « Il va falloir nous expliquer.  »
14 h 07. L’audience reprend
12 h 28. L’audience est suspendue
12 h 14. Sa belle-mère qui l’avait tapée
Au centre de loisirs, en juillet 2018, Kelly a pleuré quand on lui a demandé pourquoi elle avait un coup au visage. Elle a fini par dire que c’était sa belle-mère qui l’avait tapée et qu’elle tapait aussi ses sœurs. À l’époque de ce signalement du centre de loisirs, la famille vivait dans le Lot. Elle est remontée dans le Nord aux vacances de la Toussaint 2018. Une fois, à l’école dans le Lot, une institutrice s’est inquiétée de la blessure au pouce de l’une des filles : Coraline lui avait retiré une verrue avec une pince à épiler…
12 h 03. « Malgré le signalement, les enfants avaient été laissés à leurs parents »
La présidente lit le témoignage de la directrice de l’école maternelle d’Auberchicourt. Le 13 décembre 2018, elle a remarqué que «  Lina était fatiguée et s’endormait en classe. Elle m’a dit : "Maman m’embête la nuit". » Le 17 décembre 2018, l’école maternelle a contacté les services sociaux car l’une des filles présentait un coup au visage.
Les services sociaux ont répondu que les enfants avaient été vus par un médecin. Ils sont revenus en classe le lendemain. Mais le 20 décembre, les enfants ne sont pas venus à l’école. « On a été révolté de constater que, malgré le signalement, les enfants avaient été laissés à leurs parents », dit la directrice de l’école.
11 h 55. Noé est né en détention
Noé, le dernier enfant de Coraline Rousseaux, né en détention, « va bien ». Il est placé chez la même assistante familiale depuis sa naissance au printemps 2019.
11 h 52. « Plus l’enfant est rejeté, plus il a envie d’être avec le parent rejetant »
L’ambivalence est terrible : selon la référente sociale, «  plus l’enfant est rejeté, plus il a envie d’être avec le parent rejetant. l’enfant a toujours envie de voir son parent. Une forme d’amour est encore présente. »
11 h 36. Bien dans leur lieu d’accueil
« Les cinq filles se sentent bien aujourd’hui dans leur lieu d’accueil », selon la référente sociale. Elles sont quand même toutes suivies psychologiquement. « Elles ont toutes un rapport difficile à l’autre et à l’homme surtout. » « Virginie ne parle plus », « Kelly sourit tout le temps mais elle ne comprend pas. »
11 h 25. « Papa, pourquoi tu as tapé Yanis ? »
Camélia a écrit à son père au début de son placement : « Papa, pourquoi tu as tapé Yanis ? » avec un cœur dessiné au stylo rouge.
11 h 21. Attaché et bâillonné
Elisa a dit que Yanis avait été attaché et bâillonné un jour que son assistante familiale se servait de ruban adhésif pour faire un emballage.
11 h 18. Des temps différents
Un procès de cour d’assises est fait de temps différents, aux rythmes différents. Après avoir vécu un gros temps fort avec le témoignage des filles, on est dans un temps plus faible.
11 h 10. « Yanis devait faire le chien »
Elisa a raconté beaucoup de choses à son assistante familiale : « Yanis devait faire le chien », « sa tête tapait contre le mur », « Yanis dormait tout nu par terre », « il saignait de l’oreille quand papa lui jetait des coups de pied dans la tête ». Selon la référente sociale, Elisa a dit que seules Camélia et Lina, les deux filles nées du couple Sébastien B. - Coraline Rousseaux, avaient le droit de manger en bas. Les trois autres mangeaient dans leur chambre. « On avait toujours faim », dit Elisa.
10 h 45. « À 2 ans, on n’est pas fatigué… »
Camélia a une cicatrice sur le visage. Avant de partir, elle veut savoir s’il s’agit de violences. Coraline s’explique : « Quand elle a eu 2 ans, elle a eu un zona ophtalmique. » La présidente : « Le zona, c’est le résultat d’une grande fatigue ou d’un stress énorme. À 2 ans, on n’est pas fatigué… » Coraline le reconnaît : « Oui, peut-être qu’elle a vu certaines choses. (…) Sébastien, il me tapait, elle l’a peut-être vu. » Sébastien B. : « Je la tapais pas. »
L’audience est suspendue un quart d’heure.
10 h 35. « Je veux m’excuser »
La présidente fait réagir les accusés aux témoignages des filles. Sébastien B. : « Je veux m’excuser à mes enfants. » Coraline Rousseaux : « Je m’excuse auprès de tout le monde de les avoir frappées. Je regrette tout ce qui s’est passé. Je sais que j’ai pas été une bonne mère. » La présidente : « Je ne sais pas si on peut dire "bonne mère". Plutôt mère tortionnaire. Entre les deux, c’est très différent. »
Kévin Dehaene : « J’ai vu que les filles étaient enfermées dans une chambre mais je n’ai pas vu qu’elles faisaient pipi dans un seau. » La présidente : « Mais vous étiez là pour les parties de foot ? » « Oui, j’ai reconnu. » Jordan Dehaene, son frère : « Je suis sidéré, je ne savais pas qu’elles avaient vécu tout ça. »
Christine P., la mère de Yanis, en pleurs : « Je regrette aussi. Je sais que j’ai pas toujours été une bonne mère, que j’ai mal réagi. » Audrey R., la compagne de Kévin Dehaene, est en pleurs elle aussi : « Je suis choquée, c’est horrible. Que ce soit sur leurs propres filles ou le petit Yanis. Même un pardon… C’est leur vie qui est détruite. » La présidente : « Mais vous alliez chez Sébastien B. avec votre fille ! Elle a entendu les cris. Une mère, ça sert à protéger ! »
10 h 23. Virginie ne parle pas
Au tour de Virginie, 13 ans, de parler. Véronique, sa maman, l’accompagne. Elle ne parle pas. La présidente s’avance vers elle : « Il paraît que tu chuchotes aux oreilles. » Elle ne répond que par des mouvements de tête.
La présidente lit donc un long courrier que Virginie a écrit le mois dernier : « Ne parlant plus depuis mon placement, je ne veux pas témoigner (…). J’ai peur de mon père car il nous a fait des menaces. (.) J’étais enfermée avec mes sœurs et j’entendais Yanis crier. (…) Je n’avais pas à manger tous les jours. J’étais frappée. Quand je prenais le bain, ma mère me mettait la tête dans l’eau. (…) Je dormais sur le sol sans lit. Je ne pouvais pas aller aux toilettes, il y avait un seau dans la chambre. » Virginie se rassoit en pleurs.
10 h 21. « Ivan, c’était le chouchou »
Elisa revient à la barre pour dire : « Ivan (frère aîné de Yanis), c’était le chouchou de papa et de tout le monde. »
10 h 08. « Yanis criait » car il avait mal
Kelly dit que c’est son papa (Sébastien B.) et sa belle-mère (Coraline Rousseaux) qui tapaient Yanis. Elle ne se souvient pas des soirées. Kelly : « Yanis criait » parce qu’« il avait mal ». Kelly a essayé de l’aider mais « papa ne voulait pas ».
« Yanis était gentil » précise Kelly. L’avocate générale demande à l’adolescente si « papa et belle-maman ont demandé de frapper Yanis ? » La réponse est « oui. » Elle ne se souvient plus si elle l’a fait. Kelly a envie de revoir son père un jour même si elle a toujours peur de lui.
C’est Kelly qui a dit qu’elle avait vu Sébastien B. sauter sur la jambe de Yanis. Elle confirme à la barre. Kelly s’est retrouvée avec des pinces à linge sur les oreilles. Une punition. C’est Coraline qui les lui mettait.
10 h 01. « On se faisait taper »
« On se faisait taper » dit Kelly. Par qui ? Silence. Elisa vient à son secours à la barre. La présidente : « Tu as peur que ça recommence ? », « Je sais pas. »
Kelly répète ce que dit Elisa. « Tu n’as pas besoin qu’elle te dise ce que tu dois dire, intervient la présidente. Est-ce que tu as été frappée par papa ? » La réponse est « oui »
« À quel endroit ? » « À la tête. »
9 h 56. Kelly préfère sa « vie de maintenant »
Kelly est à la barre maintenant. Lina la tient par la main aussi. Kelly préfère sa « vie de maintenant ». Lina, la plus jeune des filles, apporte un vent de fraîcheur dans cette salle. Elle répond à la place de ses sœurs, fait des remarques à haute voix, sort, rentre, fait rire Kelly. On a envie de rire avec elles mais il faut parler « des choses difficiles ».
9 h 52. Camélia pleure devant les photos
Camélia, 10 ans, s’avance à la barre avec Kelly. La présidente sort un mètre pour la mesurer (et la mettre en confiance) : « Tu es presque aussi grande que moi : 1,43 m et demi. » Sylvie Karas lui montre la photo de Yanis et de son frère : Camélia pleure. La présidente : « Tu ne veux pas les voir, c’est ça ? J’espère que les accusés notent qu’une simple photographie de Yanis et Ivan provoque des pleurs et de la souffrance. »
9 h 49. Elisa ne veut pas revoir son père
La présidente : « Est-ce que tu sais pourquoi papa n’aimait pas Yanis ? » Elisa : « Non. » Elisa ne veut pas revoir son père : « J’ai peur qu’il me tape. »
9 h 46. « Ça me faisait mal au cœur »
Selon Elisa, Yanis devait manger des crottes du chien Marley, un chihuahua. « Ça me faisait mal au cœur. »
9 h 44. Pas beaucoup de repas
Les filles mangeaient dans leur chambre. Et il n’y avait pas beaucoup de repas. « Tu avais faim ? », demande l’avocat. « Oui », dit Elisa.
9 h 41. « Les autres riaient quand papa tapait »
Elisa : « Les autres riaient quand papa tapait. » Me Reisenthel, l’avocat de Yanis demande si « maman, elle riait aussi ? ». La réponse est « oui. »
9 h 33. « Ils ont tapé Yanis »
La présidente montre une photo de « deux petits garçons ». Elisa : « C’est Yanis et Ivan. »
La présidente : « Est-ce que tu as vu des choses sur un petit garçon ? »
Elisa : « Ils ont tapé Yanis. »
La présidente : « Qui ? »
Elisa : « Papa, belle-maman, Audrey et Kévin. Ils lui ont donné à manger de l’oignon cru. »
La présidente : « Est-ce que Yanis marchait bien ? »
Elisa : « Non. Il marchait à quatre pattes. Il avait mal à la jambe. »
Les trois filles de Sébastien B. dormaient dans le même lit. Elisa évoque le ruban adhésif sur la bouche de Yanis. Elle dit qu’il était attaché parfois aussi. Elisa : «  J’ai dit ce que j’avais sur le cœur et ça fait du bien. » L’avocate générale : « Est-ce que Yanis avait le droit de jouer avec vous ? » Elisa : « Non. » L’avocate générale. « Il était toujours avec papa ? » Elisa : « Oui. »
9 h 23. « Parfois, on était enfermées dans le coffre de la voiture. »
« Est-ce qu’on s’est toujours bien occupé de toi ? », demande la présidente à Elisa.
Elisa : « Non. Il y a eu de la maltraitance. Papa et belle-maman nous ont frappées. »
La présidente : « Partout ? Dans toutes les maisons  ? »
Elisa : « Dans toutes les maisons. »
La présidente : « Ça faisait un peu ou très mal ? »
Elisa : « Très mal. »
La présidente : « Est-ce que tu avais peur de papa ? »
Elisa : « Oui, il était grand. »
La présidente : « Punies comment ? »
Elisa : « Enfermées dans notre chambre. »
Avec une bassine mais pas de papier si les filles avaient besoin d’aller aux toilettes. « Parfois, on était enfermées dans le coffre de la voiture. »
9 h 19. Avec son doudou à la barre
Lina, 8 ans, est venue avec son doudou à la barre, elle accompagne Elisa, 12 ans. Sur les écrans, on voit des photos des enfants. C’est Lina qui désigne les enfants sur les photos. Elle est en CE2 aujourd’hui. « J’ai cinq copines et un copain. » Elle tient Elisa par la main à la barre. La présidente en a terminé avec Lina : « Allez, va faire un petit tour ! »
Lina sort mais revient à la barre en courant pour reprendre la main d’Elisa à la barre.
9 h 10. L’audience reprend
La présidente Sylvie Karas met en confiance les filles, Kelly*, Virginie*, Elisa*, Camélia* et Lina*, en les appelant par leurs prénoms. « Moi c’est Sylvie, on va un peu parler de vous aujourd’hui. »
9 h 07. Coraline Rousseaux pleure dans son box
Le procès n’a pas encore repris mais Coraline Rousseaux, la femme de Sébastien B., le principal accusé, pleure déjà dans son box. À l’autre extrémité de la salle, sur les bancs des parties civiles, les cinq filles qui vivaient au domicile du couple, à Auberchicourt, sont là et doivent être entendues.
* Les prénoms ont été modifiés
Ça ne vous aura pas échappé dans ces articles : tous les accusés ne sont pas logés à la même enseigne, concernant la publication de leur identité. La règle que nous nous imposons, à La Voix du Nord, a pour impératif de préserver l’anonymat des parties civiles mineures.
Excepté le prénom de Yanis, tous les autres prénoms des enfants sont des prénoms d’emprunt. Pour taire leur patronyme, nous ne publions donc pas celui du principal mis en cause, Sébastien B. Nous ne publions pas non plus le patronyme des deux femmes, Christine P. et Audrey R., qui ont été libérées au cours de l’instruction et comparaîtront libres devant la cour d’assises. Quoi qu’il en soit, les six accusés sont présumés innocents tant que leur culpabilité n’est pas définitive.
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