Calvaire du petit Yanis: «La peine, c'est la sanction. Après il y a la … – La Voix du Nord

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Le procès de trois hommes et trois femmes accusés d’avoir torturé le petit Yanis, deux ans au moment des faits, en décembre 2018 à Auberchicourt, se poursuit cette semaine à Douai. Ce jeudi matin, c’est au tour de l’avocate générale de prendre la parole pour son réquisitoire.
– Six personnes sont jugées depuis lundi 9 janvier devant la cour d’assises du Nord à Douai pour avoir torturé Yanis, alors âgé de deux ans, pendant dix jours à Auberchicourt en décembre 2018.
–  La semaine dernière la cour a entendu les cinq filles de Sébastien B. (dont deux avec Coraline Rousseaux), s’est intéressée aux personnalités des accusés, à la vie du couple Sébastien B. – Coraline Rousseaux, à la mère de Yanis Christine P. et aux blessures et séquelles de Yanis. Lundi, la cour a souhaité entendre les six accusés sur ce qui leur est reproché. Mardi, la cour a entendu les psychiatres et les psychologues. Hier, le procès s’est tourné vers l’expertise psychologique des accusés et les plaidoiries des parties civiles.


– Ce jeudi matin, c’est au tour de l’avocate générale de prendre la parole pour son réquisitoire. Suivie des plaidoiries des avocats de la défense.
– Qui sont les accusés ?
Ce direct est terminé, merci de l’avoir suivi.
17 h. L’audience est suspendue
Elle reprend demain matin.
16 h 58. « J’en appelle à votre bon sens, votre humanité »
Me Bussy : « J’en appelle à votre bon sens, votre humanité, votre lucidité. »
– « Donnez à Sébastien B. un peu, un peu de lumière. »
16 h 51. « Sébastien B. est parmi nous »
Me Bussy : – « On porte tous nos douleurs, nos meurtrissures, on ne les affronte pas tous de la même façon.  »
– « Car on n’a pas tous le même bagage. »
– « Malgré les faits qu’il a commis, Sébastien B. est avec nous, il est parmi nous. »
– « Soit on lui met trente ans, soit on va au-delà : la peine, c’est la sanction. Après il y a la réadaptation, la réinsertion. On part de loin avec lui car il n’a jamais été inséré. »
– « Vous ne devez pas réfléchir par rapport à la récidive. Il y a un gros travail à faire avec Sébastien B. et ce n’est pas en prison que c’est possible.  »
Il insiste sur la période de sûreté requise : « C’est aller à l’encontre du sens propre de la peine. »
– « Sébastien B. n’est pas complètement fichu pour la société. Il faut lui laisser un peu d’espoir. »
16 h 45. « Sa personnalité complètement défaillante »
L’avocat de Sébastien B. : «  Lorsqu’il s’exprime sur ses enfants, qu’il dit qu’il a bousillé leur vie, il n’a pas d’affect ? »
– « Ce n’est pas la pourriture qu’on vous décrit.  »
– « Alors pourquoi ? On a des clés de compréhension.  »
– « Sa personnalité complètement défaillante, le couple pathologique qu’il forme avec Coraline… »
– « Tout le monde couche avec tout le monde, il y a l’alcool, l’effet de groupe…  »
– « Tout le monde a son libre arbitre dans cette histoire. Sébastien ne les a pas mis sous pression. »
16 h 38. « Une vie d’enfant sacrifié par sa mère »
Me Bussy : « Sébastien B. a été un enfant souillé. C’est celui de la fratrie qui en a pris le plus. Pourquoi ? C’est comme ça. Les beaux-pères se succèdent, boivent et lui mettent sur la gueule. »
– « Une vie d’enfant sacrifiée par sa mère.  »
– « Elle a été incapable de le protéger mais il l’a suivie partout. »
– « Quand on a pris autant quand on était jeune et bien on se replie.  »
– « Il est en position de survie. »
– « Comment voulez-vous donner l’amour qu’il n’a pas reçu ? »
– « C’est comme ça qu’il s’est construit.  »
– « Sébastien B. porte le poids de la culpabilité de sa propre existence qui n’a pas de sens.  »
– « Cette culpabilité ne se résout pas en années de détention. Elle ne s’estompera jamais. »
– « C’est un vrai enfer qu’il a subi. Et il y a un mécanisme de répétition.  »
16 h 22. L’audience reprend
L’audience reprend avec Me Loïc Bussy, avocat de Sébastien B.
– « Vous avez ce devoir immense de recoudre ce qui a été déchiré chez Ivan, Yanis, Kelly (il cite tous les enfants) mais aussi celui-là (en désignant Sébastien B.). »
– « Votre décision doit avoir un sens et c’est difficile. »
La salle d’audience s’est à nouveau remplie depuis le milieu de l’après-midi.
Me Bussy : « L’émotion fait barrage à la justice.  »
– « Il faut que vous gardiez l’équidistance entre les intérêts de la société, ceux des parties civiles et ceux de Sébastien B. »
– « J’ai dû me remettre en question, ça a été très difficile. J’ai dû aller au-delà de ce que je pensais. Vous allez aussi devoir aller au-delà de ce que vous pensiez en entrant ici. Comme Yanis est allé au-delà de la douleur.  »
– « Que c’est difficile de sortir de sa condition sociale !  »
– « Imaginez la difficulté quand on n’est pas étayé. »
15 h 57. L’audience est suspendue
Elle rependra à 16 h 20.
15 h 50. « Coraline a essayé d’arrêter Sébastien »
Me Denis : « Coraline a essayé de l’arrêter, Sébastien, parfois toute seule parfois avec Audrey. »
– « C’est pas rien quand on sait ce qu’on sait, c’est pas rien quand on sait ce qu’il (Sébastien) est ! »
– « Qui essaie de faire des choses, aussi minimes soient-elles ? »
– « Est-ce qu’on est barbare quand on cherche à empêcher ? J’en sais rien. »
– « Je ne souhaite pas que Coraline Rousseaux soit déchue de l’autorité parentale totale.  »
L’avocat cite Nietzsche pour conclure à l’adresse de Yanis : « Il faut porter un chaos en soi pour faire naître une étoile dansante.  »
15 h 35. Les faits concernant Yanis
Après les violences sur les cinq filles, l’avocat aborde maintenant les faits concernant Yanis : « Dès le mois de novembre 2018, Christine P. est chez eux. »
– « Coraline l’accepte passivement parce qu’elle est paumée. »
Il poursuit : « Christine P. sait que Sébastien B. ne peut pas aimer Yanis car il lui met des bâtons dans les roues mais elle lui confie.  »
– « C’est incontestable : Yanis a subi des faits atroces. »
– « Sauf qu’il faut caractériser les faits reprochés à Coraline Rousseaux.  »
– « Ce n’est pas une oie blanche.  »
– « Est-ce que Coraline Rousseaux était dans la cuisine lors de la scène de violence extrême ? Non. Elle était dans le salon avec sa sœur. »
– « Est-ce qu’on la met en cause pour avoir jeté le petit dans l’escalier, pour avoir joué avec lui comme un ballon de foot ? »
– « Non, Coraline n’a pas demandé non plus aux enfants de frapper Yanis. »
15 h 24. Une « dépendance affective »
Me Denis insiste sur sa « dépendance affective  » : « Elle se dénie elle-même par rapport à Sébastien. »
– « Elle dépend de quelqu’un de dangereux, violent, manipulateur, (…) pouvant faire preuve de sadisme.  »
– « Qu’est-ce qu’il faut de plus pour comprendre que Coraline avait une vie de merde ? On est avant les faits, là ! »
– « Cette violence, ce désintérêt, ce mépris ne pouvaient amener qu’à une chose : c’est une réalité, elle a mis des claques à ses filles. Mais elle était seule avec cinq gosses alors qu’elle n’avait que 23 ans. »
– « Coraline Rousseaux faisait peut-être mal les choses mais elle essayait.  »
L’avocat revient sur les problèmes qui existaient avant le couple Sébastien B. - Coraline Rousseaux : « Dès le départ, il y avait des problèmes.  »
– « Soit la justice soit les services sociaux ne sont pas allés au bout des choses. »
15 h 13. « Elle devient belle-mère avant d’être mère »
Avec Sébastien B. : « Leur rencontre démarre sur un mensonge : Sébastien n’est pas célibataire sans enfant. Il en a trois et pendant six mois, Coraline vit sous le même toit que leur mère ! »
L’avocat de Coraline Rousseaux poursuit : « Mais elle tombe amoureuse. Elle devient belle-mère avant d’être mère. Belle-mère de trois filles dont la plus âgée avait deux ans. Y a mieux comme entrée dans la vie d’adulte, non ?  »
– « Même si on l’a déjà dit quinze fois, Sébastien B. est quelqu’un de violent. Il la frappe alors qu’elle est enceinte ! »
– « Tout le monde savait que Sébastien B. l’insultait, la frappait, la déconsidérait. »
Pas à pas, l’avocat décortique le fonctionnement du couple Coraline Rousseaux - Sébastien B. et dépeint une Coraline littéralement esseulée, niée par son compagnon : « Elle s’est oubliée elle-même.  »
15 h 05. « Comment cette jeune fille a pu en arriver là ? »
Me Maxence Denis : « Coraline Rousseaux est un être humain, une personne.  »
– « Moi aussi, j’ai besoin de comprendre. Sa famille aussi a besoin de comprendre. Comment cette jeune fille a pu en arriver là ? »
– « Je ne veux pas que ce soit le procès d’une seule femme, d’un seul couple. Au prétexte que ça se passe chez eux. Ce serait trop facile. Ils sont trois hommes, trois femmes et ont tous une responsabilité. »
– « Rendre justice c’est réfléchir à ce qu’ils ont fait les uns les autres, leur degré d’implication. »
– « Coraline est une jeune femme réservée, timide, elle ne fait pas semblant. »
L’accusée pleure doucement. Son avocat : « Au départ, c’est une pauvre fille qui a été harcelée à l’école.  »
14 h 59. L’audience reprend
Me Maxence Denis, avocat de Coraline Rousseaux, commence sa plaidoirie.
Il s’adresse aux jurés : « Peut-être que certains d’entre vous ne voulaient pas être là. Certains d’entre vous n’avaient peut-être pas envie de juger. Pour juger, il faut des armes. Et vous, au bout de dix jours, on vous demande de juger. »
– « Vous allez devoir réfléchir, ne pas succomber à la pression, aux influences. Vous avez tous une voix importante. »
– « Vous allez devoir vous intéresser à ce qu’ils ont fait, à ce qu’ils n’ont pas fait, à ce qu’ils ont vécu.  »
14 h 47. L’audience est suspendue
14 h 35. « La détention provisoire lui a permis de réfléchir »
Me Lilia Lambert poursuit : « Dans le tableau que Kévin Dehaene présente, il y a des éléments que présente aussi Yanis : il n’a pas eu un père qui l’a pris dans ses bras. »
– « Kévin Dehaene n’a pas dû d’acquis mais il n’a pas eu d’inné non plus.  »
– « La petite lumière, dans son avenir, c’est sa fille. »
Sur ce qui lui est reproché, l’avocate triture l’expression du psychiatre (« il n’est pas ça mais il a fait ça  ») : « Il a fait ça mais il n’est pas que ça. »
– « La détention provisoire lui a permis de réfléchir, mettre du sens sur les actes qu’il a commis. »
– « Je vous demande de le rendre meilleur.  »
14 h 14. L’audience reprend
L’audience reprend avec la plaidoirie de Me Lilia Lambert, avocate de Kévin Dehaene : « Seul Dieu peut me juger  », c’est tatoué sur son bras droit.
– « Vous devez avant tout refléter la justice. La justice, ce n’est pas l’opinion publique et ce n’est certainement pas la presse.  »
– « Mon client a toujours pris ses responsabilités. »
– « Je n’ai pas vu de bad boy dans le dossier. Un casier judiciaire vierge au moment des faits. Même pas une contravention ! »
– « J’ai regardé l’étayage : seulement deux témoins, pas de visite en prison, pas de courrier et personne à la barre pour expliquer qui il était. »
– « Il n’a rien. »
– « Un placement de 7 à 18 ans, c’est énorme et c’est très rare. Mais que s’est-il passé de zéro à sept ans ?  »
– « Il comptait sur sa mère pour expliquer certaines choses, il ne les a pas eues. Même pas !  »
– « Dans ce dossier, nous avons des responsabilités croisées, partagées mais surtout assumées. »
– « Et la liste est longue de ce Kévin Dehaene n’a pas fait. »
14 h 08. L’audience est suspendue
14 h 03. « Une proie facile »
L’avocat évoque la peine maintenant. « Dans cette affaire, il y a soixante millions de justiciers mais la justice, c’est calme, c’est tellement plus complexe. »
– « En détention, Jordan Dehaene s’est peu investi parce que c’est une proie facile. Vous avez vu ce qui est arrivé à Sébastien B. en détention ? »
– « J’ai peut-être été maladroit mais je vous demanderai de trouver une peine qui puisse réintégrer Jordan Dehaene dans la communauté des hommes. »
13 h 55. « C’est quelqu’un qui subit les choses »
L’avocat aborde la personnalité de Jordan Dehaene : « C’est quelqu’un qui est absolument seul, qui subit les choses.  »
– « On ne se construit pas sans repères familiaux.  »
– « C’est quelqu’un d’influençable. »
– « Au départ, il ne va pas voir Sébastien B., il va voir son frère (Kévin). »
– « Sa vie est bête à pleurer, ça pue le désespoir, ça pue le malheur social.  »
– « Quand il voit sa mère, qui ne savait pas si elle allait revenir à l’audience, il pleure ! Et si sa mère lui avait dit "ne va pas chez Sébastien"  ?  »
– « Sa mère a connu la violence, il ne l’a pas dénoncée. Il y a une sorte de normalité.  »
– « On parle toujours de monstre, c’est tellement facile ! »
– « On ne passe pas quinze jours à juger des monstres. »
– « Il était là parce qu’il s’emmerde partout. Il n’est invité nulle part. »
13 h 50. « La question de la matérialité des faits se pose »
Me Alban Deberdt : « On n’a pas de précisions sur ce qui s’est passé. On ne peut pas dire qu’il y a une alcoolisation massive de Sébastien B. et Kévin Dehaene et prendre pour argent comptant tout ce qu’ils disent !  »
– « Jordan Dehaene a toujours dit qu’il avait participé à deux soirées.  »
– « La question de la matérialité des faits et l’intention de commettre des actes se posent. »
– « Jordan Dehaene est une pièce rapportée. »
– « Elle est démontrée où l’intention de faire ? »
– « Il a toujours dit la même chose depuis le début.  »
13 h 40. « C’est rare qu’une personne absente soit aussi présente »
Me Alban Deberdt évoque Yanis pour commencer : « C’est rare qu’une personne absente soit aussi présente. »
La salle s’est considérablement vidée depuis la fin du réquisitoire ce matin. Jérémy, père de Yanis et Ivan, est retourné dans sa cellule.
L’avocat de Jordan Dehaene : « Je suis peut-être là juste pour nuancer, pour apporter un peu de soleil dans ce marasme, cette noirceur.  »
– « J’ai peur de ne pas être à la hauteur de Yanis et Jordan Dehaene mais je ne donnerais ma place pour rien au monde. »
– « Il peut y avoir aussi de la souffrance dans le box. Ils sont parmi nous. »
– « Je pense qu’il faut rester très très humble, on n’est qu’une pierre de la cathédrale pour Yanis. Je ne suis pas sûr que Yanis veuille des explications. »
– « On ne va pas tout changer. Vingt, trente ans, ça ne changera pas la vie de Yanis. »
– « Il a droit juste qu’on le laisse tranquille.  »
– « Je ne vais pas entrer dans le détail mais l’acte de torture n’est pas défini dans le code pénal.  »
13 h 35. L’audience reprend
L’audience reprend avec Me Alban Deberdt, avocat de Jordan Dehaene.
12 h. L’audience est suspendue
Elle reprend vers 13 h 30.
11 h 42. « Elle ne pouvait pas imaginer ce que son fils allait subir »
Me Marie Cuisinier, avocate de Christine P., poursuit : « Elle n’arrive pas à être seule, elle pense être en couple avec Sébastien B. mais pourquoi elle ne se met pas avec un mec bien ? Parce qu’elle a vécu la violence. »
– « Elle s’est fait taper toute sa vie, je ne suis pas sûre qu’en 2018 elle savait que des fessées ou des gifles étaient des mauvais traitements.  »
– « Elle ne pouvait pas imaginer ce que son fils allait subir chez Sébastien B.  »
– « Au moment où elle donne Yanis, elle ne peut pas imaginer un seul instant qu’on va lui rendre à moitié mort.  »
– « Oui elle est coupable d’avoir confié son enfant et ne pas être allée le chercher quand elle s’est rendu compte de certaines violences. »
– « Je ne peux pas concevoir qu’elle ne soit pas allée à l’hôpital. On n’a pas de réponse mais y a-t-il une bonne réponse ? Je ne suis pas sûre qu’elle sache elle-même. Elle n’a pas la réflexion pour et elle a été menacée par Sébastien B. »
– « Elle a eu peur de perdre ses enfants.  »
– « Elle n’est pas capable de protéger son enfant parce qu’elle n’est pas capable de se protéger elle-même.  »
Me Cuisinier s’adresse aux jurés : « Il faut que vous gardiez en tête qu’elle n’a pas les mêmes capacités que vous. »
– « Aujourd’hui, Christine P. a réussi à trouver un travail, un appartement. C’est le juge d’instruction qui, d’office, l’a fait sortir de détention provisoire après deux ans et demi. »
– « Elle a fait des efforts. »
– « Si elle retourne en prison, tout ça tombe à l’eau. »
– « Il faut une peine adaptée. Pas plus que ce qu’elle mérite. Ne la renvoyez pas au néant dans lequel elle était. »
11 h 36. « Elle souffre »
L’avocate de Christine P. : « Aujourd’hui, elle en prend plein la tête, elle subit. Je ne dis pas ça pour vous la rendre sympathique mais elle souffre.  »
– « Elle pleure parce qu’elle sait qu’elle est responsable. »
– « Il faut comprendre que Madame est seule avec ses enfants. Elle n’a pas d’aide. »
– « Dans sa psyché, elle n’a pas les moyens d’être une mère. »
– « Quand on n’a connu que la violence, comment on réagit ? comment on devient ? »
– « Être égocentré, ce n’est pas un choix. C’est un mécanisme, pour elle, de défense.  »
– « Si on est ici, c’est à cause de Christine P., des accusés mais aussi de la faute de Jérémy. »
– « Il fallait d’abord qu’elle se protège avant d’être une mère.  »
– « Elle a demandé de l’aide aux services sociaux, elle a essayé de faire prendre en charge Yanis.  »
11 h 29. Me Marie Cuisinier, avocate de Christine P., se lève pour plaider
Me Marie Cuisinier, avocate de Christine P. : «  Elle n’a aucun intérêt à mentir sur les violences qu’elle a subies dans son enfance. »
– « Je suis intimement persuadée que sa rencontre avec Jérémy, le père de Yanis et Ivan, est la pire chose qui lui soit arrivée. Il la frappe, il contrôle ses faits et gestes. Elle était à ce point sous emprise qu’elle ne contrôlait même pas sa contraception !  » Jérémy, le père actuellement détenu, est présent dans la salle.
L’avocate : « Christine P. fait ce qu’elle peut. Elle aime ses enfants. Il n’y avait pas de carences médicales avant les faits. Elle est débordée, elle fait ce qu’elle peut. »
– « Pourquoi c’est une pile électrique Yanis ? Il n’était pas désiré, il a vu son père frapper sa mère.  »
– « Christine P. n’a pas la base que l’on a, vous et moi. »
– « Elle sait que c’est parce qu’elle a confié son enfant à Sébastien que ça s’est passé. »
11 h 15. « Elle n’a pas trouvé la ressource en elle-même pour réagir »
Me Louis Yarroudh-Feurion, avocat d’Audrey R. poursuit : « Elle n’a pas trouvé la ressource en elle-même pour réagir.  »
– « Vous devez tenir compte du fait que, pendant l’instruction, elle avait compris qu’elle devait parler pour Yanis. »
– « Un cheminement volontaire d’introspection. »
-« C’est en menant ce débat d’elle-même avec elle-même qu’elle a pu avancer. »
– « Je ne partage pas les réquisitions de l’avocate générale, notamment sur l’aspect ferme de la peine de prison requise. »
Il insiste sur le fait qu’Audrey R. a compris maintenant comment réagir. « Elle a travaillé.  »
– « Elle a un enfant. Elle a rétabli un lien avec elle. Aujourd’hui, venir la priver de cette liberté retrouvée, ce serait ajouter de la violence à cette violence.  »
– « Malgré tout ce qui lui est reproché, elle est sincère, normale, elle aime son enfant. »
11 h 03. L’audience reprend
L’audience reprend avec la plaidoirie de Me Louis Yarroudh-Feurion, avocat d’Audrey R. « Soyez raisonnables !, demande l’avocat aux jurés. On aurait tous voulu qu’il en soit autrement. »
Il ajoute : « Vous devez rendre une décision juste et humaine. »
– « Yanis, ce prénom qui nous vient de l’orient, c’est celui qui porte en lui l’espoir quand on croit qu’il n’y en a plus. Yanis est le serviteur, celui qui porte encore en lui cet infime espoir quand tout semble perdu. »
– « Audrey R. est la plus normale de tous, la plus humaine, la plus sincère. »
Il évoque «  l’histoire des trois petits singes  » : « Celui qui ne veut pas voir, celui qui ne veut pas parler et celui qui ne veut pas entendre. »
– « Si on applique cette maxime à Audrey, il est évident qu’elle n’a pas eu un comportement sage, au sens profond du terme. Elle aurait dû réagir immédiatement, elle ne l’a pas fait.  »
– « Elle était dans une emprise sentimentale.  »
– « L’atmosphère vicieuse a pesé sur la capacité de libre arbitre d’Audrey R.  »
10 h 50. C’est quoi une peine de suivi socio-judiciaire ?
C’est une peine complémentaire qui prend effet après celle de prison. Selon le code pénal, « le suivi socio-judiciaire emporte, pour le condamné, l’obligation de se soumettre, sous le contrôle du juge de l’application des peines et pendant une durée déterminée par la juridiction de jugement, à des mesures de surveillance et d’assistance destinées à prévenir la récidive. »
Pour le cas de Sébastien B., l’avocate générale a demandé qu’il soit d’une durée de dix ans. S’il ne le respecte pas, une peine de prison s’ajoute.
10 h 36. C’est quoi une peine de sûreté ?
Pour les quatre accusés des actes de torture et de barbarie, l’avocate générale a réclamé qu’ils restent au moins en détention durant les deux tiers de la peine requise. Par exemple, si Coraline Rousseaux est condamnée à quinze ans de réclusion, qu’elle reste au moins dix ans derrière les barreaux.
10 h 28. L’audience est suspendue
10 h 25. Mandat de dépôt pour Christine P.
Kévin Dehaene : douze années de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers et huit ans de suivi socio-judiciaire.
Jordan Dehaene : sa personnalité est moins inquiétante. Dix ans de réclusion criminelle avec une peine de sûreté des deux tiers et huit ans de suivi socio-judiciaire.
Christine P., « c’est elle qui a rendu possibles les actes commis sur son fils  ». Six ans de prison et six ans de suivi socio-judiciaire. Elle réclame un mandat de dépôt.
Audrey R. : « Son inaction s’étend dans le temps, c’est d’autant plus grave mais c’est peut-être la seule à avoir travaillé sur son implication.  » Cinq ans de prison avec mandat de dépôt.
L’autorité parentale maintenant ? « Je vous demanderai de prononcer le retrait total de l’autorité parentale de Sébastien B., Coraline Rousseaux et Christine P. sur leurs enfants.  »
10 h 20. Quinze ans pour Coraline Rousseaux
Pour Coraline Rousseaux, « son implication est un peu moins importante ».
Quinze ans de réclusion avec une peine de sûreté des deux tiers et huit ans de suivi socio-judiciaire.
10 h 11. La peine la plus lourde pour Sébastien B.
L’avocate générale : « Ces éléments doivent vous conduire à placer le curseur haut  » dans l’échelle de la peine.
– « Sans surprise, je réclamerai la peine la plus lourde contre Sébastien B. Il est le leader, il a une personnalité inquiétante, il est imprévisible, Ça alerte quant au risque de récidive. »
– « Je vais être transparente : je ne vais pas requérir la peine maximale. Pour moi, une peine juste est entre vingt et trente ans mais la loi ne m’autorise pas à réclamer de peine entre vingt et trente ans. Je ne requiers pas trente ans car il y a des faits d’acte de torture et de barbarie plus graves et Sébastien B. a reconnu les faits.  »
Il faut se placer à l’époque des faits. En 2018, une cour d’assises ne pouvait pas prononcer une peine supérieure à vingt ans de réclusion criminelle lorsque la peine encourue était de trente ans de réclusion criminelle. Depuis, la loi a été modifiée en 2021. Dans le procès en cours, l’avocate générale ne pouvait donc pas requérir une peine comprise entre vingt et trente ans, sous peine de requérir une peine illégale.
– « Je requiers donc 20 ans de réclusion avec une peine de sûreté des deux tiers et dix ans de suivi socio-judiciaire.  »
10 h 05. « Ces faits sont graves au regard des conséquences immenses pour Yanis »
L’avocate aborde maintenant les peines de prison : « L’après, il faut l’envisager. »
Elle poursuit : « Il y a une règle fondamentale, c’est l’individualisation de la peine. »
Sébastien B. et Coraline Rousseaux n’encourent pas la même peine que les frères Dehaene car ils ont des circonstances aggravantes supplémentaires. Le couple risque trente ans de réclusion criminelle, les frères vingt ans. « Ces actes sont des actes gratuits. »
L’avocate générale : « Mais une légèreté aussi car il y avait de la musique, de l’alcool et on rigolait bien !  »
– « Ces faits sont graves au regard des conséquences immenses pour Yanis.  »
– « Il a dû tout réapprendre. »
9 h 58. « Un trio complexe »
L’avocate générale aborde la personnalité des accusés. « Le couple Sébastien B. - Coraline Rousseaux s’entremêle avec le couple Sébastien B. - Christine P. Un trio complexe.  »
Mais presque un mode de vie pour Sébastien B. et Coraline Rousseaux puisqu’un certain Stéphane les avait accompagnés dans le Lot.
L’avocate générale : « Sébastien B. a dû se construire avec sa violence. »
– « Cette violence latente va jusqu’à l’explosion quand il prend Yanis. Il a utilisé les mêmes violences que celles qu’il avait subies. »
– « Coraline Rousseaux vient d’un autre monde, elle, un monde blanc, contrairement au monde noir de Sébastien B. »
Audrey R. rencontre Kévin et « joue l’infirmière de service avec lui  ». Elle est quand même «  sous emprise sentimentale  ».
L’avocate générale : « Audrey R., c’est la bouée de sauvetage de Kévin Dehaene. Ils ont un enfant ensemble. »
– « Il y a des traits communs entre les personnalités de Kévin et Sébastien B.  » Ce n’est peut-être pas un hasard s’ils se retrouvent à consommer de l’alcool massivement ensemble.
– « Jordan Dehaene, c’est le baba cool, celui dont on se moque enfant. » Il a suivi son frère.
9 h 53. Christine P. « a laissé son fils à un homme qu’elle savait violent »
Concernant Christine P. maintenant, la mère de Yanis : « Ça se caractérise par le fait qu’elle a laissé son fils à un homme qu’elle savait violent. » Là, on parle de la non-assistance à personne en danger.
L’avocate générale : « Elle s’en débarrasse, elle se préoccupe que très peu de lui.  »
– « Elle ne veut plus s’en occuper, elle est à bout. »
Concernant la non-dénonciation de mauvais traitements, « il est possible qu’elle n’ait pas mesuré l’ampleur des blessures mais elle n’a pas pu ne pas se rendre compte qu’il avait été victime de mauvais traitements.  »
Concernant la privation de soins : elle ne lui apporte aucun soin alors qu’elle a Yanis avec elle pendant plusieurs heures avant de l’emmener aux urgences. « Elle ne pouvait ignorer que Yanis n’était plus lui-même.  »
– « Sans nous donner trop d’explication, Christine P. reconnaît les faits. »
9 h 46. Audrey R. « ne dit rien, ne fait rien »
Elle aborde maintenant les faits reprochés à Audrey R. et évoque « la non-assistance à personne en danger et la non-dénonciation de mauvais traitements  ».
L’avocate générale : « Elle ne dit rien, elle ne fait rien.  »
9 h 40. « Ils se sont autorisés à le considérer comme un objet »
L’avocate générale aborde les faits reprochés aux frères Dehaene, « les plus ponctuels mais certainement les plus violents, les plus douloureux  ».
– « Avant de participer aux actes de torture, ils constatent comment Yanis est considéré. Ils se sont autorisés à le considérer comme un objet. »
Elle poursuit : « Jordan, c’est un suiveur. Mais il ressort des témoignages qu’il a participé aux parties de football avec l’enfant. »
– « Alors que Yanis vient lui lécher les chaussures, il lui met un coup de pied dans la tête. Je ne suis pas sûre qu’il aurait fait ça à un chien. »
Kévin Dehaene est impliqué dans trois épisodes. Une fois où il vient installer un insert chez Sébastien et deux soirées. « Il reconnaît les faits à demi-mot mais il est clairement mis en cause par les autres. »
9 h 36. Coraline Rousseaux « nie la souffrance de Yanis »
Coraline Rousseaux, maintenant.
L’avocate générale : « Elle est présente pendant les douze jours.  »
– « Il y a une scène marquante : le jour où Yanis a plusieurs fractures du bassin et qu’elle le force à se tenir debout. Par ce geste, elle nie la souffrance de Yanis.  »
– « Elle est là tout le temps, elle participe en frappant régulièrement Yanis malgré les nombreuses blessures déjà présentes.  »
– « Elle prend l’enfant pour un défouloir et quand elle en a marre, elle le met à la cave. »
– « Ce n’est pas entendable qu’on vienne dire qu’elle a agi sous l’emprise de Sébastien. »
– « Il ne fait absolument aucun doute que Coraline Rousseaux a commis ces actes de torture et de barbarie. »
Sébastien B. et Coraline Rousseaux ont, en plus, une circonstance aggravante de faits commis « par personne ayant autorité  » car Yanis leur avait été confié.
9 h 28. Des violences dès novembre
L’avocate générale aborde maintenant les violences (on ne parle pas encore des actes de torture) commises par Sébastien B. sur Yanis.
Ces violences ont commencé dès le mois de novembre, notamment ce soir où Kévin Dehaene a mis le feu à un scooter après avoir été témoin d’un coup de Sébastien B. sur l’enfant.
Les actes de torture et de barbarie, maintenant. « Chacun des quatre accusés est coupable d’avoir commis ces faits. »
L’avocate générale reprend la liste des actes subis par Yanis. « Il est établi qu’il a été empêché de dormir, attaché à une chaise, bâillonné, piétiné, électrocuté avec une tapette à mouche…  »
– « Il n’y a aucun doute que ces faits sont constitués. »
– « Tous les accusés n’ont pas le même degré d’implication mais ils sont tous coupables.  »
– « Sébastien B. est le plus impliqué. Yanis, c’était sa chose. »
– « Il se l’est approprié : il maîtrise son alimentation, sa toilette, son sommeil, son quotidien… »
– « Il a été galvanisé par les moments de groupe. »
– « Il ne traite pas Yanis comme un enfant. »
– « Même si son passé peut donner des clés de compréhension, à aucun moment cela ne l’excuse.  »
– « C’est Sébastien B. qui impulse la déshumanisation de Yanis. »
9 h 20. Des violences caractérisées
L’avocate générale aborde les faits de manière chronologique. Elle commence donc par les violences commises par Sébastien B. et Coraline Rousseaux sur leurs cinq filles.
– « Le résultat des nombreuses investigations est accablant. »
– « Ces enquêtes ont permis de révéler le mode de fonctionnement du couple : huit déménagements en quatre ans.  »
L’avocate générale revient sur les éléments de preuve de ces violences. « Elles sont caractérisées.  »
Place aux violences exercées par Christine P. sur ses deux garçons Ivan et Yanis. « Elle a reconnu les faits. »
L’avocate générale : « Elle nous a expliqué que ces violences se passaient à l’abri des regards, la raison pour laquelle l’entourage proche n’a jamais pu les dénoncer. »
9 h 11. L’audience reprend
L’heure est au réquisitoire de l’avocate générale Cécile Villoutreix, qui va réclamer des peines contre les accusés au nom de la société : « Quand on qualifie quelque chose d’inhumain, c’est toujours propre à l’Homme. Un animal ne fait pas ça.  »
Elle s’adresse aux jurés : « N’écoutez pas la haine ! »
– « Vous n’avez pas choisi d’être ici, vous avez été arrachés à votre quotidien.  »
– « C’est difficile de devoir entendre les sévices infligés à Yanis, de voir les photos. »
– « Il faut que vous acceptiez qu’il y a des zones de flou  », dans cette histoire.
– « Moi, je suis là pour défendre les intérêts de la société. Car la société est victime, elle aussi. On assume collectivement les conséquences de ces actes.  »
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