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Le procès de trois hommes et trois femmes accusés d’avoir torturé le petit Yanis, deux ans au moment des faits, en décembre 2018 à Auberchicourt, se poursuit cette semaine à Douai. Ce mercredi après-midi, l’heure était aux plaidoiries des avocats des parties civiles. Ils sont sept à s’être succédé à la barre de la cour d’assises du Nord.
– Six personnes sont jugées depuis lundi 9 janvier devant la cour d’assises du Nord à Douai pour avoir torturé Yanis, alors âgé de deux ans, pendant dix jours à Auberchicourt en décembre 2018.
– La semaine dernière la cour a entendu les cinq filles de Sébastien B. (dont deux avec Coraline Rousseaux), s’est intéressée aux personnalités des accusés, à la vie du couple Sébastien B. – Coraline Rousseaux, à la mère de Yanis Christine P. et aux blessures et séquelles de Yanis. Lundi, la cour a souhaité entendre les six accusés sur ce qui leur est reproché. Mardi, la cour a entendu les psychiatres et les psychologues.
– Ce mercredi matin, le psychologue, Yves Delannoy, a rendu son rapport sur l’expertise des six accusés. L’après-midi est consacrée aux plaidoiries des avocats des parties civiles. Ils vont être sept à se succéder à la barre de la cour d’assises du Nord.
– Qui sont les accusés ?
Ce direct est terminé, merci de l’avoir suivi.
16 h 45. L’audience est suspendue jusqu’à demain.
Le réquisitoire de l’avocate générale aura donc lieu demain matin.
16 h 32. Suspension d’audience.
16 h 13. Me Alain Reisenthel, avocat des sept enfants, se lève.
– « Ma mission, c’est d’expliquer aux enfants. »
Il s’adresse à Christine P. : « Vous pouvez vous réveiller ». L’accusée se serait-elle assoupie au premier rang ?
– « Un avocat a des mots d’habitude, là je n’en ai pas. »
– « On passe notre vie a les rendre heureux, nos enfants. Et c’est parfois difficile, on peut s’énerver. Perdre le contrôle une fois, oui. Mais pendant je ne sais plus combien d’heures ? Pourquoi ? Je sais le "comment" mais je ne sais pas le "pourquoi"» et ça m’énerve ! Je suis dans un état de sidération. »
– « On parle de Yanis comme d’un petit enfant depuis tout à l’heure mais non, c’était une chose. Un ballon. Et comment peut-on rire de la souffrance extrême qu’on fait subir à un enfant ? Et infliger à des petites filles de voir un enfant attaché, c’est de la torture aussi ! »
– « Yanis aura deux anniversaires désormais : celle sur son état-civil et la date de sa sortie du bloc opératoire. Il était presque mort, il est presque vivant. Vous avez fait passer Yanis de la poussette à la chaise roulante ! »
– « Pour lui, c’est une renaissance. Il a mis un an à réapprendre à sourire, deux ans à réapprendre à marcher. » Et au lieu d’aller jouer, il multiplie les rendez-vous chez les spécialistes médicaux. « Il est vraiment extrêmement abîmé. »
– « On va devoir les aider, Yanis et Ivan, toute leur vie. Vous ne l’avez pas tué, Yanis, mais vous l’avez tué un peu quand même. »
L’avocat aborde l’autorité parentale : « C’est le Graal, l’autorité parentale. C’est le droit de prendre toutes les décisions pour les enfants. Pour tout ! »
– « Comment imaginer qu’on laisse l’autorité parentale aux accusés ? Je demande que l’on vous enlève votre qualité de parent. Ça va rassurer les enfants. Franchement, ça les réjouit de savoir que papa et maman ne vont plus prendre de décision pour eux. »
Dans son box, Coraline Rousseaux pleure.
16 h 04. Me Sarah Bensaber, avocate du père de Yanis et Ivan, est à la barre maintenant.
Elle relit le témoignage du chirurgien qui a opéré Yanis, très ému et choqué par l’état général de l’enfant...
– « À deux ans, un âge marqué par le jeu et les interactions, Yanis a été abandonné et torturé pendant deux semaines. Ivan ne le voit aujourd’hui qu’une heure par mois dans une petite salle de l’aide sociale à l’enfance. La fratrie a été déchirée. Personne ne sortira indemne de ce procès. »
– « Je porte la voix de Jérémy, le père de Yanis et Ivan. Il n’est pas parfait, il est quand même le seul parent à s’être présenté au chevet de son fils, à l’hôpital. Il s’en est fallu de peu que l’on parle de Yanis au passé. »
– « Reste-t-il un semblant d’humanité chez les accusés ? Ce dossier est une tragédie de haine, de violence et de vengeance. »
15 h 54. L’audience reprend. Me Ossama Dahmane, avocat de Véronique, la maman des trois filles aînées de Sébastien B., est à la barre.
– « Les filles ont entendu les cris de Yanis. Elles s’en veulent de ne pas l’avoir protégé. Ces gamines, aujourd’hui, ont besoin de leur mère. Et leur mère a besoin d’elles. »
– « On a tout montré ici, on a tout dit mais on a un regret de ne pas avoir eu plus d’explications. J’ai pas de mot pour qualifier ces faits (...) mais on se souviendra tous de ce dossier. »
Il cite un poète égyptien pour rester optimiste : « Moi, je crois au matin ».
15 h 43. L’audience est suspendue.
15 h 30. Au tour de Me Laurence Micallef-Napoly, avocate de l’association L’Enfant bleu, de plaider.
– « La situation de la fratrie est préoccupante, disent les services sociaux au départ du Lot, à l’été 2018, de la famille de Sébastien et Coraline. Mais la transmission n’est faite qu’en janvier 2019. »
L’avocate évoque aussi le signalement concernant Ivan, en 2017, qui n’est prise en compte qu’au début de l’année 2019.
– « Entre les deux départements (le Lot et le Nord), il n’y a aucun échange d’information, aucun échange de renseignements. »
– « L’Enfant bleu milite pour que soit créé un fichier central des signalements qui aurait pu peut-être éviter ce drame. »
– « Yanis paie un lourd tribut aux dysfonctionnements des services sociaux, des services de police, du parquet. On ne se donne pas les moyens de mettre en place la protection de nos enfants. Ces familles étaient repérées au sud, au nord. On avait tous les moyens pour que ce drame soit évité. La surcharge de travail de ces services ne doit pas occulter la protection de l’enfant. »
15 h 21. Me Marie Grimaud, pour l’association Enfance en danger, intervient à son tour.
– « La haine de l’enfant, elle ne se parle pas, elle ne fonctionne que sur le déni qui vient occulter qu’il s’agit de la haine. »
– « Yanis a été sacrifié par Christine P. afin qu’il ne soit plus une entrave. »
L’avocate compare les cinq accusés qui ont participé aux soirées aux cinq doigts de la main : « Des doigts liés par le secret de la haine et qui forment un poing ».
– « À Kelly, Virginie, Camélia, Lina, Élisa, Ivan et Yanis, je souhaite d’être libres, d’éloigner la culpabilité (...). Cette cour d’assises va servir à nommer cette haine pour l’écarter à tout jamais. »
15 h 02. C’est au tour de Me Jean-Philippe Broyart, avocat de l’association Enfance et Partage, de se présenter à la barre.
– « Vous ne sortirez pas indemnes de ce procès. »
– « Yanis est passé sous les radars des services sociaux alors qu’ils étaient informés. On dit qu’un enfant voire deux meurt chaque jour des suites de maltraitance dans le monde. »
Jérémy, père de Yanis et partie civile, actuellement détenu, assiste au procès cet après-midi.
– « Je ne sais pas s’il existe des miracles mais tout ce que je sais c’est que Yanis s’est accroché à la vie. Ce procès réunit tous les ingrédients qui conduisent à la maltraitance. Et si la maltraitance n’était pas une éternelle boucle ? »
Me Broyart évoque « les traumatismes transgénérationnels ». L’avocat hausse le ton en se tournant vers les accusés : « Vous avez fait quoi avec Yanis dans cette salle de bains ? Cette salle de bains où nos enfants jouent, éclaboussent ! Des bains brûlants, glacés, la tête sous l’eau ? »
– « Quand je pense que ce petit garçon est offert par une mère à son agresseur pour qu’il le punisse ! Yanis n’avait pas le droit de pleurer, pas le droit de se plaindre. Encore moins de réclamer un câlin ! »
14 h 33. L’audience reprend.
L’heure est aux plaidoiries des avocats des parties civiles. Ils vont être sept à se succéder à la barre de la cour d’assises du Nord.
Me Diane Massenet, avocate de l’association de protection de l’enfance La Voix de l’enfant est à la barre : « Ce ne sont pas de simples violences mais des actes extrêmes que vous avez à juger ». Sa voix est monocorde. Elle relate les faits commis sur Yanis. « À partir du 17 décembre, Yanis est enfermé dans la solitude de son calvaire. Il ne dit plus rien, ne pleure même plus. »
À quelques rares exceptions près, toutes les places disponibles dans la salle d’audience sont prises...
L’avocate s’intéresse désormais aux accusés. Sébastien, « le dominateur », qui se sert de Yanis « comme un exécutoire de ses propres frustrations ». Coraline Rousseaux, qui « réveille ses enfants avec une pluie de coups. Christine P. a choisi de ne pas voir, de ne pas savoir. Audrey R. assiste à deux soirées mais ne fera rien, ne tentera rien. Même un appel anonyme à la police, elle pouvait le faire ! »
– « Coraline Rousseaux a participé activement aux sévices sur Yanis, alors qu’elle était enceinte de son troisième enfant. Kévin et Jordan Dehaene ont ri. C’était une invitation à poursuivre ces violences. »
– « C’est clairement établi que Yanis était un jouet. Est-ce qu’on peut penser un moment à la souffrance qu’à vécue Yanis ? Pourquoi on a fait ça à un enfant ? On n’aura pas de réponse mais il n’y a aucune excuse. »
– « Les enfants ont le droit d’être protégés. Une main d’adulte doit toujours être une main qui protège. (...) Mais il y encore beaucoup de travail à faire. »
La présidente de la cour d’assises fait sortir quatre jeunes filles, mineures, qui étaient dans la salle.
13 h 25. L’audience est suspendue.
13 h 15. « On n’a pas su pourquoi, au bout de dix jours », dit la présidente.
« Pourquoi ça s’arrête, pourquoi on ne continue pas à frapper dessus, à l’attacher ? » demande la présidente.
Silence pesant. Les accusés ne répondent pas.
« Est-ce que ce n’est pas parce que tout le monde a peur qu’au prochain coup, il ne meure ? », poursuit la juge.
Sébastien B. opine du chef.
Coraline Rousseaux : « On est d’accord. »
La fin des débats approche. La présidente liste toutes les questions qui seront posées à la cour et aux jurés au cours de leur délibéré. Plus de trente questions.
13 h 10. Fin du témoignage de l’expert.
On apprend maintenant que l’agression dont a été victime Sebastien B., le 7 janvier vers 16 h 40, dans la cour de promenade de la maison d’arrêt de Douai, par une vingtaine de détenus, a été filmée. « Une enquête pénale est en cours », confirme l’avocate générale.
12 h 33. Le psychologue aborde désormais son expertise de Christine P., la mère de Yanis.
C’est la sixième expertise. La dernière de la matinée…
« Elle me dit qu’elle "ne savait rien de ce qui se passait chez Sébastien". Elle dit qu’elle a eu "peur de Sébastien". Qu’elle a fait "tout à l’envers quand elle a repris Yanis" chez lui. »
Quotient intellectuel de 74, précise le psychologue, qui décrit un « sujet frustré et peu mature ». « Elle rapporte avoir eu Yanis pour donner un petit frère à Ivan et dit avoir été sensible à la déclaration d’amour de Sébastien B. (…) Elle est dans une relation de dépendance affective. L’investissement de Yanis par sa mère était peu assuré. »
Selon l’expert, Christine P. est dans une « grande difficulté psychique », « mal structurée défensivement ».
Le président : « Elle n’évoque pas de violences dans son enfance auprès de vous, alors qu’elle a fait état de maltraitance à la barre. Ce n’est pas une forme de manipulation ? »
L’expert : « C’est une façon de présenter les choses. On peut mentir ». Oui, mais quand ? Le psychologue avance le fait qu’elle a peut-être commis les violences sur Yanis, « par personne interposée ».
« La culpabilité, chez elle, est encore abstraite, en pointillés. Ça ne veut pas dire qu’elle est insensible. C’est sûr qu’elle est un peu perdue. Elle n’est même pas dans la verbalisation des souffrances de son fils ». L’expert parle de « défaut d’amour » et « d’abandon » vis-à-vis de Yanis : « Elle l’aime à sa façon, de façon pathologique. Si Yanis a été conçu dans un climat de violences conjugales, pour donner un frère, Yanis le ressent. Et plus il l’exprime, plus il est maltraité ».
Me Marie Cuisinier, avocate de Christine P., revient sur le terme de « mal structurée ».
L’expert : « C’est quelqu’un qui est dans un rapport autocentré. Elle veut éviter d’être mise en échec. »
11 h 59. Le psychologue évoque désormais son expertise d’Audrey R., compagne de Kévin Dehaene.
« Elle évoque des tensions régulières avec Kévin à cause de l’alcool. Elle raconte aussi avoir été victime de violences verbales et physiques » de la part de Kévin.
– « Elle dit qu’elle avait peur de Sébastien, que c’était le maître chez lui. »
– « Elle m’a dit : "Je voulais appeler quelqu’un mais je l’ai pas fait. J’avais tellement peur de l’emprise. J’ai fermé les yeux". »
– « Elle nie tout acte sur la victime et exprime culpabilité et regret, sans doute sincères. » Le psychologue parle de « personnalité névrotique ».
– « Sa remise en question semble pouvoir être favorablement mobilisée. »
La présidente : « On a l’impression qu’elle a franchi une marche dans sa reconnaissance des faits ».
Le psychologue : « Elle a plus de capacités, plus de solidité que les autres pour assumer tout ça ».
– « Ce qui me gêne, reprend la présidente, c’est qu’elle parle d’emprise alors qu’elle sort du contexte, elle part, elle travaille… »
Le psychologue : « J’ai mis emprise entre guillemets. Ça, c’est son ressenti par rapport à Kévin. C’est pour ça qu’elle le suit chez Sébastien B. »
Me Louis Yarroudh-Feurion, avocat d’Audrey R., questionne : « Est-on dans une relation pyramidale, avec Sébastien tout en haut ? »
Le psychologue : « Je ne pense pas. Sa problématique à elle, c’est Kévin, pas Sebastien B. »
Me Yarroudh-Feurion : « Dans ce huis clos, est-ce qu’il y a un élément qui les lie et qui bloque Audrey ? »
Le psychologue : « Il y a un vécu commun, la violence, et une fois que les faits ont débuté, on est dans un engrenage. Je reprendrais le terme de secret ».
11 h 29. Reprise des débats avec le rapport du psychologue sur Jordan Dehaene.
« Il a évoqué sa gêne, sa honte » par rapport aux faits. « Il me dit que la peur a pris le dessus. – Jordan Dehaene a un QI de 83 – Il présente les faits comme un concours de circonstances. » L’accusé présente une « personnalité immature, une vulnérabilité psychique ». « Il a présenté une version minimaliste des faits qui lui sont reprochés. »
La présidente : « Il dit qu’il n’a rien dit, qu’il a laissé faire. Il est quand même accusé d’actes de torture et de barbarie ».
L’expert : « S’il minimise, c’est parce qu’il risque de perdre complètement pied ».
À part pour Sébastien B., le psychologue a évoqué pour chacun un « débordement émotionnel ».
L’avocate générale, Cécile Villoutreix : « Est-ce qu’il y a eu de la peur ? »
Le psychologue : « C’est quelqu’un qui peut être impressionnable mais pas dans la vulnérabilité. Il est capable de prendre une décision. »
Me Alban Deberdt, l’avocat de Sébastien B., précise : « Il dit qu’il a participé à des violences, il conteste avoir commis les actes de torture et de barbarie » qu’on lui reproche. « Il a déjà un suivi en détention. À l’extérieur, il est en capacité de s’amender et de regarder les faits en face ? »
Le psychologue : « Je mettrais au conditionnel ».
11 h 12. Suspension d’audience.
10 h 43. Le psychologue évoque maintenant Kévin Dehaene.
Le hasard a fait que le même expert avait déjà rencontré Kévin Dehaene lors d’une procédure antérieure, quand il était mineur. Il a pu apprécier son évolution.
« C’est un sujet qui n’est pas maître des événements. Qui réagit à l’instinct. La notion "groupale" est aussi importante. »
Le psychologue dit quand même que le risque de récidive existe.
L’expert évoque « un ressenti d’abandon » du fait du placement de Kévin durant son enfance. Il a une « personnalité insuffisamment structurée ».
« Il reconnaît les faits tout en minimisant l’impact. Il dit qu’il avait peur des réactions de son beau-frère. Son quotient intellectuel est de 88. »
10 h 32. L’expert évoque une certaine « superficialité » de Coraline.
« Elle serait capable d’introspection mais il faudrait qu’elle aille au-delà de ce qu’elle donne à voir. Je suis en face d’une personnalité qui est factice. Quelqu’un qui est dans l’apparence, qui donne le change. »
L’avocat de Coraline, Me Maxence Denis, évoque sa « dépendance ».
L’expert : « Elle est dans une certaine dépendance affective. Elle est dans un manque d’autonomie personnelle. »
« Entre Sébastien et Coraline, il y a une relation pathologique. C’est un couple qui dysfonctionne. Avec chacun une dimension manipulatoire. »
10 h 16. L’expert aborde le cas de Coraline.
– « Elle dit qu’ils se disputaient souvent avec Sébastien. Qu’il l’a trompée. Elle rapporte avoir été témoin passif, se justifiant par sa peur. Son analyse est succincte. Son niveau intellectuel est dans la moyenne (104). » Et d’ajouter : « Elle se décrit dans une sorte d’emprise. Elle adopte des postures immatures ».
10 h 02. « Sébastien a été victime de violences dès son plus jeune âge à son adolescence. »
– « Est-ce qu’il reproduit ce qu’il a vécu ? », indique Me Loïc Bussy, avocat de Sébastien.
Le psychologue : « Oui, et elles sont d’autant plus no limit qu’il ne les analyse pas. Il y a évidemment un lien à faire entre ce qu’il a vécu et ses passages à l’acte ».
Me Bussy : « Est-ce qu’il a transféré toute sa violence sur cet enfant et qu’il est passé à autre chose ? »
Le psychologue : « C’est quelqu’un qui est en recherche de valorisation, il peut être poussé à agir à nouveau ».
L’expert : « On peut l’accompagner dans un travail de renforcement narcissique. Un travail qui devra être absolument poursuivi à sa sortie. Devant une cour d’assises, je n’ai pas tout le temps des personnes aussi démunies » que Sébastien.
9 h 50. « Sa distanciation, ce n’est pas une froideur, c’est un vide. »
Selon l’expert : « Il sent les choses par rapport à lui-même, pas par rapport à l’enfant. L’enfant en tant que tel n’est pas présent dans son discours ».
L’expertise date de 2019. La présidente note que Sébastien a un peu évolué depuis, notamment par rapport à ce qu’il a dit durant ce procès.
Yves Delannoy, le psychologue : « C’est quelqu’un qui est en recherche de valorisation, il peut être poussé à agir à nouveau. » Il ajoute : « On peut l’accompagner dans un travail de renforcement narcissique. Un travail qui devra être absolument poursuivi à sa sortie. Devant une cour d’assises, je n’ai pas tout le temps des personnes aussi démunies que Sébastien ».
9 h 42. Le psychologue estime que Sébastien n’est pas dans une volonté meurtrière.
La présidente : « Si on ne sait pas pourquoi et qu’on est confronté à des frustrations, on recommence alors ? » Pour le psychologue, la réponse est oui.
La présidente évoque ce qu’il faudrait travailler avec Sébastien pour qu’il puisse évoluer : « Sa petite enfance, l’alcool, ses frustrations (…) ».
Le psychologue : « Et sa sexualité et son rapport aux femmes ».
9 h 36. « Sa liaison avec Christine P. est déséquilibrée et pathologique », indique le psychologue.
La présidente : « Il ne va pas jusqu’au point ultime, le décès de l’enfant, car Yanis est rendu à sa mère. Pourquoi ? »
9 h 11. Il commence avec Sébastien B.
L’expert : « Sébastien raconte un quotidien tendu à l’époque des faits. Il buvait de l’alcool parce qu’il avait des problèmes. » « Il m’a dit : ‘J’ai deconné un peu. Pourquoi j’ai fait ça ? Je sais pas’. (…) Sébastien est proche de la débilité mentale légère ; tendance à l’impulsivité. (…) Sans remise en question, malgré son alcoolisme massif, il dit que c’est sa compagne qui l’a poussé dans les bras de Christine P. Il affirme que ces violences (sur Yanis) auraient été filmées ». L’enquête n’a pas permis de le confirmer.
La présidente : « Pourquoi est-il sur la défensive lors de votre entretien ? »
Le psychologue : « C’est quelqu’un qui est dans l’immédiat mais la principale explication vient de son fonctionnement : il est immature, égocentré. »
La présidente : « Est-ce qu’on peut être rassuré sur le futur ? »
Le psychologue : « Non, c’est quelqu’un qui manque fondamentalement de références structurantes. Son rapport à autrui est foncièrement égocentré. Il s’en prend à un enfant dans une sorte de projection de ses propres carences ».
9 h 09. L’audience reprend.
Le psychologue Yves Delannoy est à la barre. Il a expertisé les six accusés.
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