Assises du Hainaut : l'accusé maintient qu'il n'a pas tué sa femme – RTBF

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Frédéric Lepoint n’en démord pas, son épouse et lui ont été victimes d’une agression commise par trois voleurs, la nuit du 3 au 4 décembre 2014 ! Lundi, lors de l’instruction d’audience, il a répété qu’il n’avait aucun intérêt à se débarrasser de son épouse.
Confronté à ses contradictions, le mari infidèle a critiqué la presse, déclarant être victime « d’un massacre médiatique », et la police fédérale, accusée de « destruction psychologique » en menant une enquête uniquement à charge.
À la fin de l’enquête, confronté à des éléments scientifiques accablants, il a fait porter le chapeau à ses voisins ou encore à l’ex-copain de sa maîtresse.
Dans un acte d’accusation de soixante pages, l’avocat général a développé les résultats de l’enquête et les multiples indices qui, à ses yeux, convergent tous vers l’accusé. Le ton qu’il a employé, insistant sur certains éléments en haussant la voix, a agacé l’avocat de la défense, Maître Frank Discepoli. Ce dernier a fait le même reproche au chef d’enquête, commissaire de la Police Judiciaire Fédérale de Mons.
Le pénaliste avoue qu’il a bondi de sa chaise, « à plusieurs reprises » en écoutant la lecture de l’acte d’accusation « qui doit être objectif et neutre ». Il ajoute : « Cet acte d’accusation n’est pas à la vérité. Si on se limite à cet acte, les jurés n’ont rien à faire ici », a réagi l’avocat montois.
L’avocat a demandé aux jurés d’être attentifs durant la semaine et demie du procès. « Je m’étonne quand on dit qu’on a repris des éléments contenus dans le dossier. Il y a des éléments qui contredisent l’acte d’accusation, mais qui ne figurent pas dans cet acte ! Pas une ligne ! » s’emporte l’avocat.
Les éléments avancés par l’accusation ont été vérifiés par les enquêteurs. Ils sont perturbants et les réponses de l’accusé sont souvent étonnantes. « Je sais qu’il y a beaucoup de choses étranges, mais je n’avais aucun intérêt à me débarrasser d’Aline » déclare l’accusé. Ainsi, il prétend que le couple était toujours amoureux, alors qu’elle savait qu’elle était trompée et qu’ils n’avaient plus aucun rapport intime depuis au moins deux ans. La présidente s’étonne d’apprendre que la victime acceptait, malgré la tension au sein du couple, de prendre en photo son mari ligoté, nu, sur une chaise dans les anciennes cellules de l’hôtel de ville de Mons, lieu de travail de l’accusé. « Il s’en passe des choses à l’hôtel de ville de Mons », ironise la présidente Martine Baes.
L’accusé est-il le séducteur présenté par de nombreux témoins ? « Des ragots de village », répond-il avec un certain aplomb. Quant au bondage, pratiqué sur son lieu de travail, dans le bus ou dans une salle de spectacle, il prend cela pour un jeu, des gamineries faites avec ses collègues de travail, à qui il distribuait un diplôme.
À l’entendre, Aline Thirion était plus adepte de cette pratique sadomasochiste que lui… Pourtant, elle ne figure sur aucune des nombreuses photos relevées par les enquêteurs dans le matériel informatique de l’accusé.
Lors de l’audience, on a beaucoup discuté d’un fait qui a eu lieu le 8 juillet 2014. Frédéric Lepoint prétend avoir été gazé par des malfrats, puis ligoté sur une chaise. Il a été délivré par son épouse. Cette affaire est presque un copié-collé des faits de la nuit du 3 au 4 décembre. Il a attendu quatre jours avant de déposer plainte. Le policier qui l’a auditionné n’a pas vraiment cru à cette version. L’accusé n’a visiblement pas été traumatisé car il s’est rendu au travail le lendemain.
Frédéric Lepoint se dit victime d’une enquête menée à charge. Lundi après-midi, les magistrats et enquêteurs ont développé leurs devoirs d’enquête. « Nous avons exploité toutes les pistes possibles, en prenant notamment en compte la thèse du vol », répond le juge d’instruction. Force est de constater qu’aucun vol de ce type n’a été perpétré dans la région, en Belgique et en France.
Les témoins seront auditionnés jusqu’à jeudi soir
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