Anne Bouillon, avocate pénaliste : « Je mets ma robe d'avocate, je … – Le Monde

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« Le Monde » interroge une personnalité sur ses années d’études et son passage à l’âge adulte. Ce mois-ci, Anne Bouillon, avocate pénaliste, petite-nièce de Joséphine Baker, raconte ses études à Aix-en-Provence dans les années 1990, puis la découverte du droit lors de la guerre en Yougoslavie.
Propos recueillis par
Temps de Lecture 7 min.
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Elle défend les sans-voix, les silencieuses, les effacées. Ce matin de novembre, aux assises nationales de luttes contre les violences sexistes organisées à Nantes, Anne Bouillon, avocate pénaliste, parle aussi de celles qui ne sont plus. Elle égrène leurs prénoms comme pour rappeler ces existences perdues dans le décompte macabre des féminicides : « Françoise, dont le mari lui a fracassé un vase sur la tête ; Marina, enceinte de 8 mois ; Catherine tuée pour avoir refusé une cigarette ; Elisabeth battue à mort ; Djenaba abattue au fusil de chasse par le père de ses trois enfants, et la dernière, Coralie, à Angers, battue à en mourir, dont les derniers mots prononcés par son fils de 8 ans ont été “bonne nuit maman”. »
Depuis plus de vingt ans, Anne Bouillon prête sa voix aux femmes et aux familles victimes de violence. Avocate, féministe et militante, cette fille de profs s’est longtemps cherché une vocation. A 20 ans, la guerre – au Liban, puis dans les Balkans – la met sur la voie du droit humanitaire avant qu’elle rejoigne le cabinet de l’avocat militant Dany Cohen, au sein duquel elle comprend que la défense des causes se joue aussi dans les prétoires.
Mes parents étaient profs dans le public, le cœur à gauche. Mon père, né à Paris, est issu d’un milieu plutôt privilégié, ses parents étaient musiciens professionnels. Son oncle Jo Bouillon a épousé Joséphine Baker. Enfant, mon père passait ses vacances dans leur château des Milandes au milieu de la famille « arc-en-ciel » des Bouillon-Baker. Il me racontait qu’il pêchait des poissons-chats dans la Dordogne et les remettait dans la piscine en forme de J de Jo et Joséphine. Ma mère est née d’un père aveyronnais et d’une mère turque séfarade émigrée en France dans les années 1920.
Les parents de ma grand-mère Sarah et ses deux plus jeunes sœurs ont été massacrés à Auschwitz. Ma mère a, très jeune, dû travailler comme secrétaire, après que son père est décédé de la tuberculose. Elle détestait cela. Quand elle a rencontré mon père, étudiant en socio, elle a repris des études et passé ses diplômes en candidate libre pour devenir prof elle aussi. Pas question pour elle d’être dépendante ou moins diplômée que lui ! Ma mère est une féministe !
C’était à Aubervilliers, dans les années 1970. Nous vivions dans une banlieue populaire mais encore très mixte socialement. Dans notre tour HLM, rue Danielle-Casanova, il y avait des ouvriers, des profs… Mes deux meilleurs copains s’appelaient Karim et Malika. L’un de mes souvenirs les plus forts a été l’élection de François Mitterrand en mai 1981. Ce soir-là, nous sommes tous devant la télé et mes parents sont fébriles. Quand le visage de Mitterrand apparaît sur l’écran, c’est l’explosion de joie. La voisine du 9e toque à la porte avec une bouteille de champagne et nous avons tous filé place de la Bastille dans la R18. Je crois que ma conscience politique est née à ce moment-là. Et puis aussi sur les épaules de mon père en manif, à scander « Des sous pour l’école, pas pour les monopoles », sans savoir ce que ça voulait dire !
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